Les infirmières à domicile constituent, pour leurs patients, une présence régulière importante. Garantes de leur bien-être, elles se doivent d’informer les personnes dont elles s’occupent de leur état de santé. En plus d’échanger avec leurs patients directs, elles doivent également tenir au courant les proches de ces derniers, souvent inquiets et plus ou moins responsables de la personne soignée. Les différences de culture ou de langue peuvent représenter des obstacles à la communication entre toutes ces parties, c’est pourquoi il semble primordial de veiller à ce que chacun se fasse bien comprendre par les autres.

L’importance de la communication avec l’infirmière : une relation basée sur la confiance

Les infirmiers à domicile, et tous les professionnels de santé de manière générale, s’avèrent légalement tenus de prodiguer des soins de la même qualité à tous leurs patients mais aussi de les informer et de les conseiller au fil de leur traitement. Comme le rappelle la loi au travers de l’article R4312-11 du Code de la santé publique, « L’infirmier doit écouter, examiner, conseiller, éduquer ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient, notamment, leur origine, leurs mœurs, leur situation sociale ou de famille, leur croyance ou leur religion, leur handicap, leur état de santé, leur âge, leur sexe, leur réputation, les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard ou leur situation vis-à-vis du système de protection sociale. Il leur apporte son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne prise en charge. » En plus de soigner leurs patients, les infirmiers jouent donc également un rôle d’accompagnant, chargé de leur expliquer le traitement et de répondre à leurs éventuelles questions et inquiétudes. La confiance et la communication constituent donc les bases d’une bonne relation entre l’infirmière, la personne dont elle s’occupe et la famille de cette dernière. Dans le cas de la prise en charge de personnes âgées, il semble notamment indispensable de prendre le temps de bien détailler au patient le processus de traitement mais aussi de l’expliquer à leurs proches. Or, plusieurs membres de l’Académie Nationale de médecine ont remarqué, dans les années 2000, que cette communication demeurait assez difficile à mettre en place. Le jargon médical, peu compréhensible par les patients et leurs proches, ainsi que le manque de disponibilité et d’écoute de la part des soignants, contribuent à creuser le fossé entre les deux parties.

Comment les soignants améliorent leur communication avec les soignés et leurs proches ?

Cependant, la situation semble évoluer. Depuis quelques années, les patients réclament une certaine responsabilisation et autonomisation, ce qui garantit une meilleure compréhension et prise en charge du traitement. En effet, plus la personne comprend l’intérêt de ses soins et le fonctionnement de ses médicaments, plus elle les accepte facilement. Le patient doit absolument rester au cœur de la démarche thérapeutique et être consulté à chaque étape du processus de décision. De plus, les soignants, et encore plus les infirmiers à domicile, qui côtoient régulièrement leurs patients, doivent témoigner une certaine empathie envers les individus qu’ils soignent. Par ailleurs, en cas de différences culturelles importantes, il s’avère primordial d’expliquer à l’infirmière et au corps médical que certains gestes ou traitements ne peuvent être appliqués. Certaines religions interdisent, par exemple, les transfusions sanguines, ce dont il faut impérativement informer les soignants. Ces derniers sont tenus de respecter toutes les exigences religieuses de leurs patients.

Pour faciliter la communication avec les infirmiers à domicile, la première chose à faire consiste ainsi à prendre le temps de leur parler. Dans la mesure où le patient se trouve au centre de la démarche thérapeutique, il demeure crucial que les soignants sachent ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire. Certains sujets, comme la sexualité, les pertes de sang ou les mictions, restent tabous dans plusieurs cultures, mieux vaut donc indiquer à l’infirmier ou l’infirmière s’il dépasse des limites à ne pas franchir. Le soignant a le devoir de s’adapter à la personne qu’il soigne, il doit donc trouver un moyen d’expliquer les choses sans mettre ses patients mal à l’aise ou commettre un impair culturel. Les infirmiers à domicile constituent souvent les principaux interlocuteurs des personnes âgées et de leurs proches. Dans la mesure où ils les rencontrent très fréquemment, ils constatent la moindre évolution de l’état de santé de la personne en direct, et une partie de leur mission consiste à communiquer sur ces changements, au corps médical ainsi qu’aux proches de la personne concernée. Ces derniers ont souvent besoin d’être tenus au courant et rassurés. En plus de faire preuve de transparence et d’empathie, les infirmières doivent aussi répondre à toutes les questions posées, même les plus sensibles et embarrassantes, en des termes compréhensibles. Si un soignant à domicile ne prend pas le temps nécessaire pour échanger avec un patient et ses proches, il convient de lui rappeler que l’information fait partie de son travail et de lui demander de reformuler toute donnée mal comprise.

Sources :

https://www.academie-medecine.fr/importance-de-la-communication-dans-la-relation-soignant-soigne/

(Crédit photo : iStock)

https://sante.gouv.fr/systeme-de-sante/parcours-de-sante-vos-droits/bonnes-pratiques-en-region/ile-de-france/article/communiquer-c-est-soigner-420103