Les aidants familiaux sont des personnes non professionnelles qui interviennent auprès d’un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Ils sont plus de 10 millions à se déclarer comme tels, et près de 4 millions apportent une aide régulière à un senior.  

Ils font face à de nombreux défis impactant leur vie quotidienne, tant sur le plan personnel que sur les plans professionnel et social. De plus, ils cumulent une importante charge mentale et physique qui peut avoir des répercussions sur leur santé et leur bien-être. 

Voici quelques-uns des principaux défis que les aidants familiaux doivent relever. 

Charge de travail énergivore

Les aidants familiaux assument souvent une charge de travail importante, en plus de leur propre vie personnelle et familiale : soins physiques, accompagnement émotionnel, aide pratique, etc.  

Cela peut inclure l’aide à la mobilité, aux soins personnels, à la gestion des médicaments, toilette, repas, déplacements, etc., autant de tâches multiples que les aidants ont à gérer.  

L’aide apportée à un proche en situation de dépendance peut ainsi être très chronophage.

Gestion vie professionnelle/rôle d’aidant 

De nombreux aidants familiaux doivent jongler entre leurs responsabilités professionnelles et leur rôle d’aidant, ce qui peut entraîner des difficultés d’organisation, du stress et de la fatigue 

Certains aidants sont amenés à réduire leur temps de travail, à prendre des congés ou même à quitter leur emploi pour s’occuper de leur proche. Cela peut aussi avoir un impact sur l’obtention d’une promotion ou d’une augmentation.

Sentiment de culpabilité et de surcharge 

Bien qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, certains aidants se sentent malgré tout coupables de ne pas pouvoir fournir suffisamment de soins à leur proche dépendant ou de ne pas être en mesure de concilier toutes leurs responsabilités.

Impact sur la santé physique et psychologique

Les aidants familiaux sont exposés à un risque accru de problèmes de santé, tant physiques que psychologiques : stress, épuisement, anxiété et dépression, pathologies articulaires et musculaires, etc.  

Si les troubles peuvent être réversibles lorsqu’ils sont pris en charge correctement, ils peuvent sur le long terme entraîner des pathologies plus graves : 

  • 48 % déclarent avoir une maladie chronique ; 
  • 60 % sont exposés à un risque de surmortalité dans les trois ans qui suivent le début de la pathologie de leur proche ; 
  • 1/3 des aidants meurent avant leurs aidés. 

Ref : Baromètre OCIRP 2016 

Isolement social

S’occuper d’un proche peut parfois conduire à un isolement social, les aidants ayant moins de temps et d’énergie à consacrer à leurs relations amicales et familiales en parallèle à leur rôle d’accompagnant d’une personne en perte d’autonomie.  

Cet isolement peut être renforcé par l’impossibilité de trouver des solutions de répit ou de remplacement pour s’occuper du proche dépendant.

Manque de soutien et de ressources

Les aidants familiaux souffrent parfois d’un manque de reconnaissance et de soutien, tant de leur entourage que des instances publiques. Ils rencontrent des difficultés à obtenir des informations sur les aides et les dispositifs de soutien existants, et peinent à accéder aux formations et aux ressources adaptées à leur situation.  

Parfois peu soutenus par le reste de la famille, ils ont quelquefois du mal à trouver de l’aide professionnelle et à coordonner les différents aspects des soins dont a besoin leur proche.

Difficultés financières 

L’aide apportée à un proche en situation de dépendance peut engendrer des dépenses supplémentaires (matériel et équipement médical, adaptation du logement, etc.). 

Par ailleurs, il arrive que les aidants soient contraints de réduire leur temps de travail, voire de cesser totalement leur activité.  

Ces deux conséquences pouvant s’additionner, elles donnent lieu à des difficultés financières.

L’avenir et la préparation à la fin de vie et au deuil

Il est légitime que les aidants se sentent préoccupés par l’avenir de leur proche et qu’ils se demandent ce qu’il arrivera lorsque leur capacité à fournir des soins atteindra sa limite ou lorsque leur proche aura besoin de soins plus intensifs. 

Les aidants familiaux peuvent enfin être confrontés à la perspective de la fin de vie de leur proche et au processus de pré-deuil. Cette étape peut être particulièrement difficile à vivre et nécessite un accompagnement adapté. 

On voit bien à travers ce rapide tour d’horizon que les aidants familiaux font face à bien des difficultés, et cette liste n’est malheureusement pas exhaustive : elle permet simplement de mesurer à quel point les multiples défis auxquels ils sont confrontés ont un impact délétère sur leur qualité de vie et leur bien-être. Compte tenu du vieillissement de la population, le nombre d’aidants familiaux est amené à augmenter. Il est donc important de prendre conscience que leur contribution est précieuse à la société et de leur offrir le soutien nécessaire pour les aider à faire face à de tels défis.

(Crédit photo : iStock / PIKSEL)