Les aidants familiaux font face à plusieurs défis dans le cadre de l’assistance qu’ils portent aux personnes dépendantes, malades, ou en situation de handicap. Certains proches aidants sont dans le déni par rapport aux limites qu’ils sont en mesure d’accepter. 

Quelles sont les limites à ne pas dépasser en tant qu’aidant ? Comment savoir si vous en faites trop ? On vous dit tout ! 

Où sont les limites ? 

S’il s’agit de ne pas dépasser certaines limites, de nombreuses études témoignent de phénomènes constatés chez la majorité des aidants : 

Fatigue physique et émotionnelle  

L’aide régulière et parfois intense apportée à une personne dépendante peut engendrer un épuisement physique et émotionnel. Les aidants doivent souvent jongler entre leur propre vie, leur travail et leurs responsabilités d’aidant, ce qui peut être exténuant. 

Stress et anxiété  

Les préoccupations concernant la santé et le bien-être de la personne aidée ainsi que les responsabilités liées à l’aide peuvent causer du stress et de l’anxiété chez les aidants.

Isolement social  

Les responsabilités liées à l’aide peuvent parfois conduire à un isolement social, car les aidants ont souvent moins de temps et d’énergie pour entretenir des relations avec leurs amis, leur famille, et participer à leurs activités extérieures habituelles. 

Impact sur la santé  

L’épuisement physique et émotionnel, le stress et l’anxiété peuvent avoir des répercussions sur la santé mentale et physique des aidants. Ces derniers peuvent être plus sujets à la dépression, aux troubles du sommeil et/ou alimentaires, ainsi qu’aux maladies cardiovasculaires.

Conflits familiaux  

Les responsabilités d’aidant peuvent parfois engendrer des tensions ou des conflits au sein de la famille, notamment en ce qui concerne la répartition des tâches et les décisions à prendre pour la personne aidée.

Limites financières  

L’aide à une personne dépendante peut impliquer des coûts supplémentaires (matériel médical, aménagement du domicile, etc.) qui peuvent peser sur les finances de l’aidant.

Manque de formation et de soutien  

Les aidants familiaux peuvent manquer de connaissances et de compétences pour faire face aux défis liés à l’aide. Ils peuvent également se sentir seuls et démunis face à la situation. 

Quelles sont vos propres limites ?

Naturellement, la charge ressentie est subjective : chaque aidant la perçoit de façon plus ou moins lourde, plus ou moins impactante sur son quotidien, etc.   

Il est important que vous sachiez identifier vos propres limites pour les anticiper et savoir quand et comment chercher du soutien.  

Avant d’atteindre le point de non-retour, faites-vous aider !  

Prenez contact avec les professionnels de l’accompagnement à la personne, les professionnels de santé ou les associations d’aidants. Ils sont habilités à accompagner les aidants dans leur vie bouleversée, fournissent de précieux conseils sur les plans administratif et financier, et proposent des solutions de répit lorsque cela s’avère nécessaire. 

Par ailleurs, il est tout à fait normal que les nombreuses tâches qui relèvent de l’aide à un proche en perte d’autonomie puissent être réparties entre différentes personnes de la famille (ou assimilées).  

Par exemple, si vous faites partie d’une fratrie, vous pouvez demander à un frère ou une sœur de prendre en charge la partie administrative (envisageable à distance) pendant que vous gérez l’aspect humain de l’accompagnement de votre parent âgé. Vos amis peuvent aussi être d’un secours ponctuel, le temps pour vous de souffler un peu. 

Les signaux d’alerte 

La meilleure chose pour ne pas en arriver à l’état d’épuisement, c’est encore de faire un point régulier sur votre condition physique et sur votre moral.  

Tous les deux ou trois mois, autoévaluez-vous en appliquant les conseils qui suivent afin de voir si votre capacité d’aidant est altérée ou non 

Soyez-en sûr, ce petit exercice vous sera salutaire ! 

Voici 2 tests de vigilance pour anticiper un possible burn-out  

Repérez les signes 

Pour détecter si vous n’êtes pas en train de basculer vers un syndrome de l’aidant, il est essentiel de prêter attention aux signes avant-coureurs détaillés plus haut et de prendre au sérieux tout changement significatif dans votre bien-être émotionnel et physique. 

Mesurez votre échelle de Zarit 

L’échelle de Zarit est un test qui permet de mesurer la charge émotionnelle, physique et financière de l’aidant. Il peut être réalisé seul chez soi, mais il est préférable de le faire avec une assistante sociale, son médecin traitant ou le gériatre.  

Pour ce faire, il suffit de répondre à 22 questions concernant l’impact de votre rôle d’aidant sur votre vie quotidienne. Cela peut vous permettre d’amorcer une réflexion sur votre situation et de prendre conscience d’éventuelles difficultés rencontrées au quotidien.

N’oubliez pas le plus important : prendre soin de sa propre santé, de son bien-être physique et émotionnel, est essentiel pour pouvoir continuer à aider efficacement une personne dépendante. 

Autant que possible, accordez-vous des pauses dès que vous sentez que cela est nécessaire pour vous et assurez-vous de maintenir un équilibre entre les soins que vous fournissez et vos propres besoins.

(Crédit photo : iStock / Jasmin Merdan)