Nul n’est préparé à accompagner un enfant handicapé, un parent âgé, un proche malade ou toute autre personne en perte d’autonomie temporaire ou définitive.
Devenir aidant survient pour différentes causes et souvent malgré soi. Souvent, on ne se rend même pas compte que l’on est devenu ce que l’on appelle un « proche aidant », ou alors dans un second temps.
Car dans les premiers temps, happés par cette nouvelle charge, les proches aidants n’ont pas le loisir de prendre le recul nécessaire afin d’analyser la situation et de se questionner rationnellement sur leurs problématiques et leurs besoins.
Pourtant, prendre ce temps pour définir ses propres besoins et identifier les différents moyens d’alléger la charge mentale et physique est primordial.
Être aidant : un rôle aux multiples conséquences
Les conséquences sur la santé
On sait que bon nombre d’aidants souffrent de répercussions physiques et mentales liées à leur implication auprès de leur proche. Pourtant, beaucoup persistent à négliger leur santé et disent passer après la personne qu’ils aident.
Près d’un tiers déclare souffrir de troubles du sommeil ou de maux de dos. On constate également que les aidants présentent davantage de maladies chroniques (arthrose, hypertension…) ou de pathologies cardiovasculaires (infarctus, AVC) que la population générale.
Pour ce qui est de leur santé mentale, ce n’est guère mieux : il a été notamment démontré que les aidants, dont la majorité subit stress et isolement social, sont plus sujets aux symptômes dépressifs que le reste de la population.
Les implications financières et professionnelles
La moitié des aidants ont du mal à concilier leur rôle avec leur vie professionnelle. 1 aidant sur 10 a même dû interrompre son activité professionnelle, ou tout du moins l’aménager, avec comme conséquence directe la perte de revenus.
En plus de cela, la plupart déclarent que l’aide apportée génère des dépenses supplémentaires (frais de parking de l’hôpital, courses, etc.).
De quoi a-t-on besoin lorsque l’on est aidant ?
Se former
Être aidant, c’est devoir acquérir de nouvelles compétences en un temps record et sans préparation, puisqu’on est directement plongé dans l’action.
Or, il est nécessaire, comme pour toute nouvelle mission à accomplir, de se former. Si cela semble du temps perdu au début, c’est beaucoup de temps et de sérénité gagnés pour la suite.
Différentes structures accompagnent les aidants dans la formation à leur nouveau rôle : l’Association française des aidants propose par exemple des formations en présentiel ou en ligne.
Il ne s’agit pas de remplacer les professionnels. La formation doit rester un temps pour soi, un chemin que l’on emprunte pour trouver ses propres réponses et mieux vivre son rôle d’aidant au quotidien.
Être aidé
Être un bon aidant, c’est être aussi de faire aidé. Il n’y a pas de honte à demander du soutien pour surmonter la charge psychologique, pour être secondé dans les tâches du quotidien ou pour trouver des réponses aux problématiques administratives.
En lien avec les services départementaux, les plateformes d’accompagnement et de répit proposent une multitude de services, dont des dispositifs d’aide pratique et financière spécifiques aux aidants.
Votre famille ou vos amis peuvent aussi ponctuellement prendre le relais ou intervenir sur un aspect précis de l’accompagnement (administratif, par exemple).
Souffler
Les aidants familiaux ont besoin de parenthèses régulières pour tenir la distance.
Ce besoin est naturellement plus fortement éprouvé par les aidants qui supportent une charge lourde (environ 20 % des aidants).
Même si vous n’en ressentez pas le besoin aujourd’hui, il est possible que l’évolution de la charge dans le temps vous amène à devoir lever le pied.
Un aidant qui serait faiblement impacté aujourd’hui peut demain avoir besoin de répit, notamment :
- Si la santé du proche aidé s’aggrave ;
- Quand le rôle d’aidant se prolonge dans le temps ;
- Si la situation change et que des circonstances nouvelles interviennent.
Des dispositifs dédiés permettent donc aux aidants de prendre du temps pour eux en prenant en charge l’aidé pour une journée, une nuit, ou plus :
- Les halte répit ;
- Les gardes ou les accueils de nuit ;
- Les aides aux vacances.
Si le statut d’aidant évolue avec le temps et est désormais officiellement reconnu et donne lieu à différentes aides, la population française est vieillissante. Il reste donc encore beaucoup à faire pour soulager les aidants, dont le nombre ne cesse d’augmenter, avec de plus en plus de personnes à accompagner.
(Crédit photo : iStock / Sanja Radin)