D’après le ministère de l’Economie, près d’un Français sur 6 endosserait le rôle d’aidant familial et ce, sans forcément le savoir. Ces personnes prodiguent pourtant une aide et un soutien bien souvent indispensable aux individus en situation de dépendance qu’elles assistent : aide à la toilette, pour faire les courses ou le ménage… Bien souvent, les membres de la famille prennent naturellement cette responsabilité envers leurs aînés en perte d’autonomie et, pour leur faciliter la tâche, se lancer en tant qu’aidant familial donne lieu à certains droits.
Le statut de proche aidant
Comme son nom le laisse entendre, le proche aidant assiste régulièrement voire quotidiennement une personne en difficulté. Cette dernière peut se trouver en situation de handicap, de maladie ou en perte d’autonomie à cause de son âge. Le proche aidant, aussi appelé aidant familial, lui apporte alors un soutien humain et pratique et ce, à titre non-professionnel. La plupart du temps, il s’agit avant tout de se rendre au domicile de l’individu aidé pour l’accompagner dans ses soins ou sa toilette, faire ses courses, le ménage ou bien s’occuper de la gestion de ses papiers administratifs ou de la prise de rendez-vous médicaux. La présence et l’action de ces individus se révèlent souvent primordiales pour la sécurité et le bien-être des personnes aidées, c’est pourquoi elles bénéficient désormais d’un statut officiel d’aidant familial, défini par les lois n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement. Les « proches aidants » peuvent être les conjoints, concubins, partenaires de PACS, parents ou même amis ou voisins étroitement liés à la personne et apportant à cette dernière une aide « pour une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne de manière régulière et fréquente, et à titre non professionnel ».
A quel moment se lancer en tant qu’aidant familial ?
Dans la plupart des cas, les proches se lancent spontanément en tant qu’aidant familial dès lors qu’un être cher se trouve en difficulté. Souvent les enfants, les parents ou encore les neveux et nièces endossent naturellement cette responsabilité pour soulager leurs proches lorsque ceux-ci souffrent d’un handicap ou d’une grave maladie. Attention toutefois à ne pas confondre le statut d’aidant familial, qui implique une assistance régulière et durable, avec un soutien ponctuel apporté durant la convalescence d’une maladie plus commune comme une grippe ou une gastro.
Au moment de devenir officiellement aidant familial, il suffit d’envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au Conseil départemental, dans laquelle l’aidant atteste sur l’honneur être l’aidant familial de la personne, avant de préciser la nature de leur relation. Ce courrier peut aussi mentionner la pathologie de l’aidé ainsi que la liste des actes réalisés dans le contexte de cette activité et le volume horaire représenté. Il semble également avisé de joindre à ce document tout certificat médical éventuel mentionnant le caractère indispensable de la présence de l’aidant.
Les aides pour les proches aidants
Le soutien des proches aidants se révèle souvent indispensable sur le long terme et implique un dévouement profond, c’est pourquoi il existe plusieurs dispositifs à solliciter dans cette situation. Pour commencer, les aidants familiaux ont droit à des périodes « de repos », aussi appelées « aide au répit ». Durant ce laps de temps, ils peuvent partir en vacances et se ressourcer pendant que la personne aidée dispose d’une aide temporaire, qui peut prendre plusieurs formes : accueil de jour, de nuit ou bien hébergement dans une famille ou une structure agrégée par le Conseil départemental.
Enfin, devenir aidant familial peut nécessiter des ajustements plus ou moins importants au niveau de l’activité professionnelle. Il s’avère alors possible de demander à son employeur un congé de proche aidant : celui-ci peut durer au maximum 66 jours sur l’ensemble de la carrière, et peut se prendre de manière totale, sans solde, ou bien à temps partiel. Par ailleurs, si la personne aidée touche une allocation telle que l’APA, Allocation Personnalisée d’Autonomie, l’aidant familial peut devenir, d’une certaine manière, son salarié. En effet, s’il doit arrêter son activité professionnelle pour remplir sa mission de proche aidant, l’aidé peut se déclarer en tant qu’employeur sur le site du CESU et utiliser le montant de son allocation pour rémunérer son aidant. Les proches aidants peuvent également bénéficier de l’AJPA, Allocation Journalière du Proche Aidant, durant leur congé de proche d’aidant familial, afin de compenser l’arrêt de leur emploi. Au 1er janvier 2024, le montant journalier de cette aide financière était fixé à 64,54 euros.
Sources :
https://www.economie.gouv.fr/files/files/2021/guide_proche-aidant.pdf
(Crédit photo : iStock)