L’annonce de la fin de vie s’accompagne souvent d’un tourbillon d’émotions fortes, tant chez le malade que chez les membres de son entourage. Pour s’assurer que le patient parte en paix, il semble important de rester à ses côtés jusqu’à son décès, mais cette démarche implique de pouvoir accueillir ces multiples sentiments. Il paraît donc indispensable de développer son intelligence émotionnelle.

L’épreuve de la fin de vie

Une équipe médicale déclare la fin de vie d’un patient lorsque celui-ci ne peut plus être guéri par aucun traitement médicamenteux connu. Cette situation peut survenir à la suite d’une longue maladie dégénérative comme alzheimer ou parkinson mais aussi après un grave accident ayant plongé une personne dans le coma, par exemple. Cette annonce représente toujours un choc pour les membres de l’entourage du patient, qui, même s’ils pensent se sentir prêts, doivent alors accuser le coup et se préparer officiellement à voir partir un être cher. Dans cette situation, les proches du malade peuvent ressentir beaucoup d’émotions négatives, correspondant aux phases d’un deuil anticipé : refus d’accepter le diagnostic, colère, tristesse, désespoir, déni… Le décret de la fin de vie fait aussi naître des émotions très fortes chez le patient lui-même, qui se voit alors confronté à sa propre finitude. Se savoir condamné pousse à réfléchir à sa propre existence et les malades réalisent souvent un bilan de leur vie au moment où ils apprennent qu’ils sont sur le point de mourir. Ils peuvent alors éprouver des sentiments très violents, notamment de fortes angoisses, de la colère ou encore une intense déprime. Cette phase semble donc particulièrement difficile, autant pour les patients que pour leur entourage, c’est pourquoi il paraît primordial de faire preuve d’intelligence émotionnelle pour mieux comprendre ce que chacun traverse et s’assurer que les malades partent en paix.

Intelligence émotionnelle des aidants familiaux : les qualités à développer

Les patients en fin de vie sont conduits en services de soins palliatifs, où des soignants spécialisés s’occupent d’eux jusqu’à leur décès. Ces professionnels ont l’habitude d’employer une communication adaptée avec ces malades si particuliers mais les proches aidants, de leur côté, ne savent pas toujours par où commencer. Heureusement, l’intelligence émotionnelle des aidants familiaux peut se développer avec le temps, grâce à l’accompagnement des soignants.

Rester à l’écoute en permanence

Pour commencer, il semble indispensable de se montrer particulièrement à l’écoute du patient. Lors de l’annonce de leur fin de vie, les personnes peuvent réagir de manières très différentes : certaines ressentiront le besoin de beaucoup parler avec leurs proches, d’échanger au maximum et de se sentir très entourées, quand d’autres préféreront, au contraire, conserver un peu d’espace et se retrouver seules pour s’habituer à la situation. Il convient, en premier lieu, de respecter ce comportement et de s’adapter aux souhaits de l’individu en fin de vie. D’ailleurs, les envies du patient peuvent évoluer en fonction des stades de la maladie, il faut donc surveiller son attitude et ne pas hésiter à lui demander ce qu’il préfère, pour mieux se conformer à sa volonté et lui garantir un maximum de confort.

Se montrer empathique

De plus, il s’avère indispensable de développer son empathie. Un patient en soins palliatifs souffre souvent en permanence. Même si les médicaments peuvent atténuer la douleur, la souffrance psychologique, elle, reste bien présente. Il paraît donc très important de compatir avec la personne en fin de vie, de lui témoigner de l’affection et du soutien. Cependant, cette démarche peut parfois sembler insoutenable car trop difficile sur le plan émotionnel. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à se tourner vers les soignants, qui peuvent prodiguer de précieux conseils ou prendre le relais dans certaines situations trop délicates.

Apprendre à communiquer avec le malade

La fin de vie représente le dernier moment pour dialoguer avec le patient et lui dire toutes les choses importantes avant qu’il ne parte. Bien souvent, à la suite de cette annonce, les proches préparent notamment des excuses pour des actes passés ou choisissent, à l’inverse, de pardonner le patient pour quelque chose qui les aurait blessés auparavant. Ces moments se révèlent aussi intenses que précieux car ils garantissent aux deux parties de se quitter en paix. On considère que l’ouïe d’un être humain est préservée jusqu’à sa mort, il demeure donc possible de parler au patient jusqu’à la fin. Si prendre la parole spontanément s’avère trop difficile, une astuce consiste à écrire ses pensées avant de les lire ou de les faire lire au malade. Mieux vaut toutefois ne pas trop tarder à le faire car le décès peut survenir d’un moment à l’autre, de manière imprévue.

Néanmoins, les mots peuvent sembler insuffisants, il demeure alors possible de s’exprimer autrement, par le toucher, par exemple, ou simplement au travers d’un regard bienveillant. En effet, on conseille souvent de tenir la main du malade pour lui témoigner son soutien, ou encore de lui caresser les cheveux pour lui transmettre de l’affection de façon simple et universelle.

Sources :

https://www.capretraite.fr/blog/style-de-vie/accompagnement-fin-de-vie-apprendre-a-surmonter-deuil-anticipe/

https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/Fiche.aspx?doc=proche-fin-de-vie-accompagnement

https://www.cisssca.com/soins-et-services/soins-palliatifs-et-de-fin-de-vie/guide-daccompagnement-pour-la-personne-en-soins-palliatifs-et-de-fin-de-vie-et-pour-ses-proches

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