La perspective de notre propre mort n’est guère réjouissante.  

Mais si une telle échéance était potentiellement proche, ou qu’un accident imprévisible et fatal survenait soudain, ne souhaiteriez-vous pas avoir mis de l’ordre dans vos affaires avant ?  

La mort est un sujet souvent difficile à évoquer, pourtant, elle fait partie intégrante de la vie.  

Dans ce contexte, la préparation est essentielle pour faciliter la tâche à nos proches, et notamment à notre conjoint, lorsqu’il s’agit de gérer nos affaires (financières et autres) après notre départ.  

Centralisez les informations 

Commencez par choisir un carnet ou un cahier, afin d’y mentionner l’ensemble des informations nécessaires. 

Évitez de vous éparpiller : plus vous multipliez les endroits où se trouvent les informations cruciales, plus la personne qui va s’occuper de gérer l’après risque de rencontrer des difficultés. Essayez d’être méthodique et ordonné. 

Imaginez que vous ayez perdu votre conjoint ou une personne très proche, que vous soyez bouleversé par le chagrin et submergé par les différentes tâches administratives à effectuer. Vous seriez soulagé d’avoir eu connaissance à l’avance de ces informations, ou à minima de découvrir un « guide pratique » à utiliser pour la succession. 

En agrégeant toutes les données essentielles, vous soulagez vos proches d’une charge supplémentaire car cet outil est bien plus qu’un simple recueil d’informations financières : c’est un acte d’amour et de prévoyance qui facilite la vie de ceux que vous aimez, après votre départ.  

Centralisez donc dans un recueil unique vos informations financières, personnelles et administratives cruciales afin d’apporter, à vous-même et à ceux que vous laissez derrière, une tranquillité d’esprit libératrice.

Une fois ce recueil établi, informez votre ou vos personnes de confiance de l’endroit où trouver le précieux sésame. 

N.B. : naturellement, ce recueil peut également être réalisé sur support informatique, sécurisé par un mot de passe dont seule la personne de confiance désignée aura connaissance. Cette forme est plus souple car elle permet d’être modifiée à tout moment, sans ratures. 

Établissez vos contacts de confiance 

La première partie de votre recueil devra indiquer vos contacts de confiance. Elle décline leurs noms, fonctions et coordonnées complètes (adresse, numéro de téléphone, adresse mail, etc.).  

Il s’agit de personnes fiables que vous chargez de gérer vos affaires administratives et financières en cas de décès :  

idéalement, deux personnes de confiance au cas où l’une d’entre elles ne serait pas disponible au moment venu (membre de la famille, ami, qui vous souhaitez, etc.) ; 

votre notaire ;  

– éventuellement, votre conseiller en gestion de patrimoine. 

Comment organiser vos affaires personnelles et conjointes  ?

Commencez par consulter un notaire, un avocat ou un conseiller patrimonial qui vous aidera à analyser votre situation pour établir une stratégie.  

  • Faites l’état des lieux de votre situation  

Vous devez faire le bilan de votre situation personnelle : divorce, enfants, mariage, personnes à charge et autres. Ces premières informations sont déterminantes pour que l’expert puisse vous donner les meilleurs conseils possibles.  

Attention : si vous êtes séparé mais non divorcé, et qu’aucun jugement n’a été prononcé, votre ex-conjoint pourrait avoir des droits sur votre patrimoine. 

  • Fixez vos objectifs pour planifier votre succession  

Établissez votre plan d’action avant de rencontrer votre conseiller. Souhaitez-vous que votre enfant, s’il est mineur, n’hérite qu’à sa majorité ? Voulez-vous éliminer certains frais ?  

  • Faites votre bilan patrimonial  

Inventoriez vos biens immobiliers et vos dettes en instance. Cela permettra au notaire et à vos proches d’obtenir la photographie de votre situation financière et patrimoniale à l’instant T.  

  • Dressez la liste de vos documents officiels 

Faites la liste de vos documents importants et indiquez à votre conjoint ou à un proche où ils se trouvent (mandat de protection future, assurance vie, testament, etc.)  

  • Pensez au compte bancaire conjoint  

Si vous êtes codétenteur d’un compte bancaire (compte joint par exemple), celui-ci sera gelé à la suite du décès, jusqu’à ce que la succession soit liquidée. Alors, si vous avez ouvert un compte joint avec votre partenaire, adossez-y chacun un compte personnel. 

  • Notez les recettes et les dépenses du couple 

Si c’est vous qui gérez le budget dans votre couple, répertoriez les dettes et les entrées d’argent. Cela évitera bien des ennuis à votre famille et facilitera le règlement de la succession.  

  • Rédigez un mandat de protection future 

On n’y pense rarement, mais le mandat de protection future permet d’anticiper la perte de capacité physique ou mentale et de donner à une personne le pouvoir d’agir en votre nom.  

  • Rédigez votre testament  

C’est l’élément le plus important de votre planification successorale, car si aucun testament n’est rédigé, le partage de vos biens se fera entre les héritiers légaux, sans dérogation possible.  

  • Optimisez vos impôts et ceux de vos proches  

Au décès d’une personne, tous ses biens deviennent imposables, ce qui peut donner lieu à une importante somme à payer aux Services des impôts. Des stratégies permettent de réduire l’impôt à payer, comme souscrire une assurance vie, ou en reporter le paiement. 

  • Assurez la relève  

Si vous gérez une entreprise, anticipez et élaborez une stratégie afin d’assurer le transfert de vos intérêts dans l’entreprise et sa pérennité. 

Tous les deux ou trois ans, ou en cas de changement de vie majeur, pensez à mettre à jour votre stratégie successorale afin de vous assurer qu’elle est toujours fidèle à vos objectifs et à votre situation personnelle.  

 (Crédit photo : iStock / Pikusisi-Studio)