La fin de vie correspond au moment où le corps médical déclare qu’un patient ne peut plus être sauvé par un quelconque traitement. Celui-ci se voit alors condamné et ne peut plus bénéficier que de soins palliatifs pour apaiser ses souffrances physiques. Cette période se révèle délicate et douloureuse, tant pour les malades que pour leurs proches mais aussi pour les soignants. Pour mieux surmonter cette épreuve, il semble primordial de tenir compte de l’impact psychologique de la fin de vie sur toutes les personnes concernées.

Soutien des patients en fin de vie

Au moment de l’annonce de la fin de vie, les malades traversent les cinq étapes du deuil : le refus, la colère, la négociation, la dépression puis l’acceptation. Ce processus psychologique peut se dérouler plus ou moins vite et nécessite un accompagnement solide pour mieux accepter la situation. Les services de soins palliatifs, dans lesquels les malades sont alors placés, comptent souvent des psychologues ou des contacts parmi des associations de bénévoles, capables de les écouter et de les comprendre. Les souffrances physiques, quant à elles, sont apaisées grâce à divers traitements, notamment des opioïdes, pour que les patients ressentent le moins de douleur possible et puissent se concentrer sur la dimension émotionnelle et psychologique de leur fin de vie.

Impact psychologique de la fin de vie sur les familles et les proches

Personne ne semble réellement préparé à la perte d’un être cher, même dans le cas d’une maladie grave et de longue durée comme un cancer généralisé, par exemple. L’annonce de la fin de vie se révèle souvent aussi difficile à accueillir pour les patients que pour leurs proches, qui craignent souvent d’être trop affaiblis par la nouvelle pour répondre aux besoins de la personne qu’ils veulent accompagner jusqu’à la fin. Il s’agit d’une étape très difficile à surmonter pour les familles et les proches, qui doivent accepter de voir souffrir et partir l’un des leurs. Le fait de ne pas pouvoir apaiser la douleur d’une personne aimée peut vite devenir très dur à supporter et conférer un sentiment d’impuissance, c’est pourquoi les familles de patients en soins palliatifs peuvent bénéficier d’un accompagnement psychologique dans cette situation. Ce suivi peut s’avérer pris en charge par un psychologue en soins palliatifs, une association de bénévoles ou même par des professionnels de santé libéraux et respecte une procédure bien définie.

L’accompagnement prodigué sert à libérer les proches de leur souffrance et de la culpabilité qu’ils éprouvent de ne pas pouvoir aider la personne qu’ils aiment, la première étape consiste donc à les accueillir et les écouter pour mieux les associer au travail des équipes de soins palliatifs et leur donner ainsi la possibilité d’agir pour soulager le patient. Tout d’abord, les familles se voient invitées à observer tous les changements d’état du malade, à se montrer présentes et attentives afin de demander aux soignants le réajustement du traitement si nécessaire. De même, cet accompagnement implique aussi d’informer les familles en temps réel du moindre changement constaté par le corps médical. Les professionnels et accompagnants, quant à eux, se doivent aussi de rassurer et d’informer les proches afin de les aider à affronter la situation. Ceux-ci ont souvent peur d’échouer dans leur rôle d’aidant et se sentent souvent impressionnés par le cadre de l’hôpital, loin de leur domicile. Enfin, le suivi des proches inclut une phase d’association au traitement. La possibilité de participer aux soins palliatifs et de rester en contact avec l’équipe médicale représente, pour les familles, le meilleur moyen de se sentir utiles et de comprendre les décisions des médecins, tout en garantissant le confort et le bien-être du patient, qui reste entouré des siens.

Accompagnement des professionnels de santé

Le travail en service de soins palliatifs demeure également très éprouvant pour les soignants. Accompagnant chaque jour des malades et des familles dans les moments les plus difficiles de leurs vies, les professionnels de santé se doivent de maintenir une certaine distance affective pas toujours évidente. Ceux-ci peuvent déclarer des troubles psychologiques importants : dépression, anxiété, épuisement professionnel et même état de stress post-traumatique dans certains cas très difficiles. Il semble donc très important de prévoir un suivi psychologique pour ces personnes qui passent leur vie à accompagner les autres vers la mort.

Sources :

https://www.has-sante.fr/jcms/c_272290/fr/accompagnement-des-personnes-en-fin-de-vie-et-de-leurs-proches

https://soin-palliatif.org/aidant/patient-fin-vie/

https://www.cardio-online.fr/Videos/Les-Entretiens/JESFC-2022/Impact-fin-vie-mort-sur-soignants-coeur-brisons-tabou

(Crédit photo : iStock – kazuma seki)