types de deuil blanc

Lorsqu’une personne est atteinte de maladie neurodégénérative comme Alzheimer, ses capacités affectives et mentales diminuent au fil du temps, ce qui impacte inévitablement ses relations avec ses proches. Ces derniers se voient alors confrontés au phénomène du deuil blanc : alors que l’être aimé demeure en vie, ils doivent faire face à la perte ressentie suite à la disparition de sa personnalité. Il existe en réalité plusieurs types de deuils blancs, qui ne concernent pas uniquement cette situation. La perte d’un enfant, d’un animal de compagnie ou bien d’une relation amoureuse, par exemple, engendre le même type de chagrin et d’émotions.

Deux types de deuil blanc distincts

Le deuil blanc correspond à la perte d’un proche sur le plan émotionnel et affectif. Dans le cas d’une affliction comme Alzheimer, par exemple, le malade perd petit à petit ses facultés mentales et, au fil du temps, communique de moins en moins. Ses proches, enfants, conjoints ou même ses plus fidèles amis doivent alors s’adapter au fait que cette personne, si elle reste bel et bien en vie, n’est plus que l’ombre d’elle-même et ne les reconnaît parfois plus du tout. Les aidants familiaux passent alors par les mêmes étapes que dans le cas d’un deuil habituel et ressentent notamment de la colère, de la tristesse, du désespoir, mais aussi une grande solitude et un sentiment de culpabilité, lié au fait de pleurer un être cher pourtant toujours vivant.

Selon les chercheurs, on distingue deux types de deuil blanc : le deuil intuitif et le deuil instrumental. Le premier se caractérise par la manifestation immédiate de vives émotions : colère, tristesse, manque d’énergie physique, déprime, pleurs… Les aidants dans cette situation n’hésitent pas à communiquer ouvertement sur leur ressenti. Ils prennent le temps d’exprimer leur peine. A l’inverse, dans le cas du deuil instrumental, les proches aidants ne réussissent pas à parler de leurs émotions et préfèrent se mettre en action physiquement pour apaiser leur chagrin.

D’autres formes de deuil mal connues

De manière générale, le processus de deuil fait suite à la perte d’un être aimé ou plus précisément, d’une relation avec l’objet d’une affection profonde et sincère. Il peut s’agir, évidemment, d’un parent, d’une sœur, d’un frère, mais aussi d’un enfant, d’un animal de compagnie, d’un amoureux ou d’une amoureuse.

Le deuil périnatal

Le deuil périnatal renvoie à la perte d’un enfant, qui peut prendre différentes formes : décès in utero, après la naissance, mais aussi fausses-couches tardives, interruptions médicales de grossesse, avortement ou même infertilité. Dans toutes ces situations, les parents s’avèrent confrontés à la mort au moment de donner la vie, ce qui représente un choc extrêmement violent sur le plan moral et psychologique. A la suite d’un événement aussi traumatisant, il semble important de solliciter un professionnel pour mieux gérer la perte de cet enfant, qui implique aussi le deuil d’autres projets, notamment de celui de fonder une famille avec ce bébé qui n’a pas pu voir le jour. On recommande, dans ces cas-là, de se tourner vers un clinicien possédant des connaissances en traumatologie, en deuil et en périnatalité.

Le deuil d’un animal de compagnie

Un animal de compagnie constitue une présence affective extrêmement importante au quotidien. Tout d’abord, le fait de le nourrir confère à l’humain un sentiment d’utilité permanent, très précieux pour les personnes isolées. De plus, un animal de compagnie ne juge pas son maître, ce qui permet à ce dernier de s’investir pleinement sur le plan émotionnel. Enfin, d’un point de vue chimique, le simple fait de caresser le pelage d’un chien ou d’un chat procure une véritable sensation d’apaisement. De ce fait, la perte d’un compagnon à quatre pattes peut s’avérer extrêmement violente et impacter l’estime de soi. L’accompagnement par un thérapeute peut alors aider à se reconstruire.

Le deuil amoureux

Le deuil amoureux rappelle quelque peu le deuil blanc dans le sens ou la relation avec l’autre personne prend fin alors que celle-ci demeure bien vivante. Elle peut continuer, mais d’une manière différente. Le deuil amoureux correspond à la période après la séparation, où il faut accepter de poursuivre sa route sans l’autre et faire le deuil de son passé. Cette situation peut aussi prendre différentes formes : le deuil de non-séparation, où l’une des deux parties refuse catégoriquement la situation, le chagrin d’amour ou bien, dans une relation toxique, le deuil amoureux peut correspondre à l’enfermement dans une relation non souhaitée et être vécue comme une privation de liberté.

Sources :

https://www.la-clinique-e-sante.com/blog/traumatismes/surmonter-differents-deuils

(Crédit photo : iStock)