Lorsque l’on est en couple depuis longtemps, que l’on s’aime comme au premier jour, mais que le vieillissement se fait sentir, on peut décider de rester ensemble jusqu’au bout, y compris après la mort. 

Dans ce contexte, il semble nécessaire d’organiser les funérailles bien en amont, afin que leurs contours soient fidèles à la volonté de l’un et de l’autre. Car c’est en anticipant les différentes éventualités et en prenant en compte les souhaits des deux partenaires de vie que pourront être véritablement respectées les dernières volontés quant aux obsèques. 

Rédiger vos souhaits individuels et communs ensemble 

La meilleure manière de définir ce que chacun souhaite pour ses obsèques réside dans la rédaction d’un document que vous aurez pris soin de transmettre à votre conjoint, ainsi qu’à vos enfants. 

Il s’agit d’un document dans lequel vous aurez désigné le référent qui s’occupera des obsèques pour vous. Cela peut être une entreprise de pompes funèbres auprès de laquelle vous aurez contracté une convention obsèques, mais aussi votre conjoint lui-même, ou un autre proche (famille, ami, etc.). 

Ce recueil consigne les souhaits de l’un et de l’autre concernant :  

– le choix du type d’obsèques (inhumation ou crémation), 

– le choix du cercueil ou de l’urne, 

– l’habillage des obsèques (sobre ou plus faste), 

– le déroulé des obsèques,  

– le lieu de la sépulture et/ou de dispersion des cendres. 

Vous pouvez rédiger ces souhaits chacun de votre côté sur un support distinct ou rédiger un document commun.  

Le passage dans l’autre monde étant une notion renvoyant à des concepts très intimes (histoire et convictions personnelles, religion, etc.), chaque conjoint peut souhaiter un type de cérémonie bien spécifique, des funérailles civiles pour l’un, religieuses pour l’autre, tout en voulant reposer au même endroit que l’être aimé. Ainsi, ce document doit identifier précisément qui veut quoi. 

Si tout est au clair et que vous en avez fait part aux intéressés, cela permet de désamorcer les potentielles brouilles familiales que vous pourriez pressentir !  

L’essentiel est qu’une personne fiable en connaisse l’existence et puisse accompagner la bonne exécution des volontés du défunt. En effet, il serait dommage de prendre des dispositions de votre vivant qui ne seraient pas respectées le moment venu, car inconnues de tous. 

  1. B. : pour autant, tout n’est pas possible, et il conviendra de s’assurer en amont de vos vœux, qu’ils peuvent être mis en œuvre légalement, administrativement et techniquement.

Souscrire une convention obsèques commune 

Le décès de l’un des conjoints représente une épreuve particulièrement douloureuse. La perte d’un être cher constitue déjà une source de chagrin immense, mais elle s’accompagne toujours de dépenses importantes liées aux obsèques ainsi que de démarches administratives inhabituelles et complexes.  

Ainsi, de nombreux couples décident de souscrire une convention obsèques commune.  

Ce type de contrat donne la liberté au(x) souscripteur(s) de décider de tout ce qui concerne le déroulement des obsèques le moment venu. Chacun peut ainsi en prévoir et personnaliser entièrement chaque étape. 

Deux principaux avantages : 

  • Une cotisation et des frais de gestion réduits ;  
  • La possibilité de moduler le capital afin de financer les obsèques de chacun des conjoints. Les montants pour un couple varient de 20 000 à 50 000 €.  

Au-delà de l’aspect purement financier, l’avantage essentiel reste le soulagement pour les descendants du couple (enfants et petits-enfants), libérés du poids psychologique et financier de la prise en charge des obsèques de chacun de leurs parents. 

N.B : le contrat, le montant du capital et les bénéficiaires peuvent être modifiés à tout moment.

Partager la même sépulture que son conjoint 

L’inhumation 

Si vous souhaitez être inhumé près de votre conjoint, assurez-vous au préalable : 

– Que le caveau familial ait la place disponible, 

– Que vous ayez le droit et/ou que la famille vous donne son accord.  

En effet, la jurisprudence indique qu’un cotitulaire de succession peut y faire inhumer son conjoint sans l’accord des autres. Le ministère de la Justice précise que « chacun des cotitulaires de la concession bénéficie du droit à l’inhumation, au même titre que son conjoint et ses enfants, sans que les autres membres de l’indivision ne puissent s’y opposer ».  

Cependant, il n’est pas précisé si ce droit bénéficie au conjoint d’un cotitulaire décédé avant 

Si la mairie ne veut pas délivrer le permis d’inhumer, il faudra alors demander un jugement en référé au tribunal.

La crémation 

En ce qui concerne la crémation, les cendres sont en général conservées dans une urne. Celle-ci peut être déposée dans une case de columbarium, inhumée au sein d’une sépulture ou scellée sur un monument funéraire. 

Sur la plaque de l’urne figurent à minima l’identité du défunt et le nom du crématorium. 

Il est en général possible de réunir deux urnes dans la même case d’un columbarium. Les deux noms peuvent également être gravés sur la façade de la case du columbarium.  

Attention : la loi interdit que les cendres de deux personnes, après le décès du second conjoint (les deux décès n’étant pas simultanés), soient mélangées au sein d’une seule et unique urne 

En effet, chaque urne cinéraire ne doit contenir que la totalité des cendres d’une seule personne, dans le souci de préserver l’intégrité du corps du défunt.

La législation en la matière étant très stricte, assurez-vous de ne pas vous mettre en défaut par rapport à la loi.