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Les personnes atteintes de maladies neurodégénératives perdent progressivement leur mémoire et leurs facultés cognitives. Communiquer avec une personne démente devient ainsi de plus en plus compliqué au fil du temps, d’autant plus que les malades conservent, en revanche, toute leur sensibilité. Les proches doivent donc faire le deuil de la relation qu’ils entretenaient jusqu’alors avec le patient et apprendre à échanger avec lui d’une manière différente, plus adaptée à sa nouvelle situation.

Les défis de la communication avec une personne atteinte de troubles cognitifs

Beaucoup de personnes âgées présentent des signes de démence. Cette affection dégénérative dégrade à petit feu les capacités intellectuelles et cognitives et se caractérise par différents symptômes : perte de la mémoire, de l’attention, difficultés à s’exprimer, à s’orienter dans l’espace, à reconnaître les membres de son entourage, à organiser ses activités quotidiennes… Ces manifestations s’accompagnent souvent de changements de comportements et notamment de sautes d’humeur violentes. Les personnes atteintes de démence peuvent soudainement se sentir très agitées, angoissées, déprimées ou même avoir des hallucinations. Petit à petit, les malades dans cette situation éprouvent également de plus en plus de difficultés à s’exprimer. Le processus de démence demeure malheureusement irréversible et, de ce fait, les proches du malade n’ont d’autre choix que de s’adapter à la disparition progressive de l’être aimé tel qu’ils l’ont toujours connu. Ce processus porte d’ailleurs un nom, il s’agit du deuil blanc, où les proches doivent faire le deuil de la relation qui les liait à la personne car celle-ci n’est plus que l’ombre d’elle-même.

La forme de démence la plus connue reste sans doute Alzheimer. Plusieurs centaines de milliers de Français en souffriraient et ce chiffre semble en constante hausse depuis des années. Ainsi, de plus en plus de personnes paraissent amenées à côtoyer cette maladie au quotidien. Dans la mesure où celle-ci affecte beaucoup les capacités à s’exprimer des malades, il paraît d’autant plus important de se renseigner sur la manière de communiquer avec les personnes démentes car celles-ci conservent toute leur sensibilité. Afin d’éviter qu’elles se sentent exclues et s’enferment dans leur mal-être, les proches, les aidants familiaux et les soignants doivent donc parvenir à leur transmettre des messages, informations ou émotions, ce qui nécessite d’appliquer quelques techniques de base.

Techniques pour communiquer avec une personne démente

Une personne atteinte d’une maladie comme Alzheimer perd progressivement sa mémoire et ses capacités à s’exprimer mais reste un être humain capable de ressentir de multiples émotions. Communiquer avec une personne démente demeure donc primordial pour son bien-être et il existe plusieurs règles à respecter pour que tout se déroule bien : établir un contact positif, capter son attention, ne pas la contrarier et surtout, rester à l’écoute de ce qu’elle exprime.

Etablir un contact bienveillant

Bien souvent, les malades d’Alzheimer ressentent une certaine gêne au moment de prendre la parole car ils rencontrent des difficultés à rassembler leurs pensées et à s’exprimer, ce qui les plonge dans une situation assez inconfortable. Il paraît donc important de les mettre à l’aise et de les installer dans un lieu calme, éclairé, sans pression extérieure. Au moment d’échanger avec un proche atteint de troubles cognitifs, mieux vaut commencer par se présenter et parler clairement. Pour que le patient se sente en confiance, une astuce consiste à se placer à sa hauteur, afin de pouvoir le regarder dans les yeux. D’ailleurs, il convient de ne pas oublier les accessoires indispensables pour qu’il puisse physiquement soutenir la conversation comme les lunettes et les prothèses auditives ou dentaires. Sans surprise, il convient de se montrer patient et de prévoir du temps pour permettre à l’interlocuteur de s’exprimer. On conseille également de ne délivrer qu’une seule information par échange, pour éviter toute confusion.

Rester à l’écoute

L’écoute constitue la base d’une communication réussie. Dans la mesure où les pensées d’une personne démente se révèlent souvent confuses, il convient de la rassurer en se montrant très à l’écoute de ses propos. Parmi les réflexes à avoir, on recommande notamment de reformuler ce qui vient d’être dit, de faire répéter en cas d’incompréhension, mais pas plus d’une fois, ou encore de reconnaître ses émotions en les verbalisant.

Le contact physique revêt également une grande importance : lorsque les mots ne suffisent plus à exprimer des pensées, prendre la main de la personne ou lui serrer le bras, par exemple, représente un geste de soutien affectueux qui participe à la rassurer.

Les attitudes à éviter

Certains comportements peuvent bloquer le malade dans son expression, notamment les réactions de colère, d’agacement ou de critique, par exemple. Un interlocuteur haussant le ton peut leur faire peur et les pousser, même involontairement, à se renfermer. De même, infantiliser les patients en soins palliatifs provoque souvent un sentiment d’incompréhension qui décourage toute tentative de communication. La priorité reste donc de faire en sorte que le malade se sente en confiance et surtout pas jugé, il convient donc de rester léger, positif et impartial dans la discussion.

Sources :

https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/demence/feuille-conseils-comment-communiquer.html

https://www.hug.ch/sites/interhug/files/documents/commentcommuniquerpersdemence.pdf

https://www.capretraite.fr/blog/maladie-alzheimer/alzheimer-toutes-strategies-communiquer-proche/

(Crédit photo : iStock – Klaus Vedfelt)