planifier fin de vie

L’annonce de la fin de vie par les médecins constitue un moment douloureux qui implique le décès prochain du patient. Son entourage se voit souvent aussi bouleversé que lui par la nouvelle et il peut sembler opportun de profiter de ces derniers instants pour planifier sa fin de vie. Cette démarche permet avant tout de protéger ses proches de la prise de décisions difficiles au moment du décès et de s’assurer du respect de ses dernières volontés.

Pourquoi planifier sa fin de vie ?

Planifier sa fin de vie peut paraître pessimiste et anxiogène, pourtant, cette démarche présente de nombreux aspects positifs. Tout d’abord, cette nouvelle laisse la possibilité au malade de définir avec son médecin les dispositions qu’il souhaite prendre pour sa fin de vie, dans le cadre d’une démarche d’ACP, Advanced Care Planning. Il s’agit de réaliser ensemble la planification des soins palliatifs à administrer au patient afin de lui offrir la meilleure qualité de vie possible jusqu’à son décès. Bien entendu, les aidants familiaux, les proches et les soignants connaissant bien le patient peuvent aussi participer à cette concertation pour s’assurer que les souhaits de l’être cher demeurent respectés. Cependant, cette planification peut se voir modifiée à tout moment en fonction de l’évolution de la maladie et des décisions du patient.

De ce fait, l’annonce de la fin de vie permet aussi au malade d’informer ses proches de ses souhaits concernant sa fin de vie : il peut, par exemple, décider de recourir à une sédation profonde jusqu’à son décès en cas de souffrance trop importante. Il peut aussi fixer des limites à l’acharnement thérapeutique pour le moment où son état de santé se dégrade, s’il ne peut plus communiquer à ce moment-là. Ces décisions se révèlent assez lourdes et mènent à des conversations souvent difficiles à soutenir pour les proches, c’est pourquoi il semble judicieux de planifier sa fin de vie le plus rapidement possible.

Rédiger ses directives anticipées et désigner une personne de confiance

Planifier sa fin de vie implique de choisir les soins dont on souhaite bénéficier jusqu’à son décès mais aussi de préparer des documents afin de préserver ses proches au moment du décès. Parmi les premières dispositions à prendre, on conseille notamment de rédiger ses directives anticipées. Dans la continuité de la démarche ACP, il s’agit de renseigner l’ensemble des choix liés à la manière dont le patient souhaite passer sa fin de vie. En premier lieu, il peut indiquer la nature des soins qu’il veut recevoir en guise de traitement palliatif et jusqu’où les médecins peuvent aller pour le réanimer si besoin. Mieux vaut préparer ce document avec l’aide d’un soignant ou d’un médecin afin de ne rien oublier. Dans un second temps, il convient aussi de préciser plusieurs notions importantes comme les convictions religieuses. Ces éléments permettront au corps médical de choisir des traitements adaptés le moment venu car certaines religions, par exemple, interdisent les transfusions sanguines. Enfin, les directives anticipées peuvent aussi mentionner des volontés plus personnelles comme un endroit précis où le malade souhaite finir ses jours, les personnes qu’il aimerait revoir ou à qui il voudrait transmettre un message.

Les patients en fin de vie ont également intérêt à désigner une personne de confiance capable de faire respecter leurs dernières volontés. Celle-ci représente la première personne que les soignants consulteront si le malade ne peut plus s’exprimer par lui-même. Cet individu aura alors le droit d’assister aux rendez-vous médicaux et les médecins demanderont son avis pour toutes les décisions importantes à prendre. Son rôle semble donc primordial pour garantir le respect des dernières volontés du malade, c’est pourquoi il faut choisir une personne suffisamment proche et loyale mais aussi capable de soutenir des conversations difficiles.

Echanger librement avec ses proches sur le sujet

Planifier sa fin de vie constitue un droit pour tous les patients et même, de manière plus large, tous les Français. Toutefois, certaines décisions peuvent s’avérer particulièrement compliquées à prendre, notamment au sujet de la sédation profonde ou de l’acharnement thérapeutique, par exemple. Mieux vaut donc ne pas se lancer dans cette démarche seul et demander le soutien de son entourage et du corps médical. Les proches des personnes en fin de vie ne se sentent pas toujours en capacité d’évoquer des sujets aussi douloureux, consulter des psychologues en soins palliatifs et des professionnels de santé peut alors s’avérer d’un grand secours. Ceux-ci peuvent accompagner les aidants familiaux dans leur acceptation de la situation, ce qui leur permet de comprendre la position de leur proche malade et de le soutenir de la meilleure manière possible. Quant au patient, le fait de pouvoir s’exprimer librement avec ceux qu’il aime lui garantit de partir en paix.

Sources :

https://www.retraiteplus.fr/droits/les-mesures-protection-juridique/prevoir-fin-vie

https://www.inami.fgov.be/fr/professionnels/sante/medecins/soins/Pages/advance-care-planning-anticiper-ameliorer-qualite-patients-palliatifs.aspx

(Crédit photo : iStock – doble-d)