En France, chaque individu a le droit de rédiger ses directives anticipées, qui indiquent ses souhaits quant aux traitements à lui administrer lors de sa fin de vie. Les consignes listées dans ce document permettent ensuite au corps médical de prendre des décisions conformes aux volontés ainsi exprimées. Pour aider les citoyens dans cette démarche, le ministère de la Santé a mis en place un formulaire de directives anticipées à remplir, qui se trouve sur le site de l’institution.

Pourquoi préparer ce document ?

Toute personne majeure peut, en France, rédiger ses directives anticipées, un document qui explicite par écrit ses volontés concernant sa fin de vie. On parle de « fin de vie » lorsqu’un individu est atteint d’une affection grave, ne pouvant être guérie, en phase très avancées ou terminale. Si l’écriture de directives anticipées ne représente en aucun cas une obligation, cette démarche se révèle très utile pour les soignants au moment de traiter un patient mourant. En effet, si la fin de vie fait avant tout penser aux personnes âgées ou aux individus souffrant de maladies chroniques installées sur la durée, comme le cancer par exemple, n’importe qui peut subir un accident dans sa vie quotidienne et se retrouver dans cette malheureuse situation. L’existence de directives anticipées permet alors au corps médical de respecter les souhaits du malade si celui-ci ne peut plus s’exprimer. Ce document représente ainsi un gage de sécurité pour chaque individu, dans la mesure où la fin de vie peut survenir n’importe quand, de manière imprévue. Cependant, si l’individu concerné peut prendre la parole pour communiquer ses souhaits au moment crucial, ses instructions directes priment sur les éventuelles consignes préalablement rédigées.

Ce texte peut se préparer à tout moment de la vie, peu importe que la personne soit en bonne ou en mauvaise santé, et il reste possible de le modifier n’importe quand. Dans le cas où l’individu ne pourrait pas écrire lui-même ses directives anticipées, il peut solliciter une personne de confiance pour s’en charger à sa place. Auquel cas, l’opération doit avoir lieu en présence de deux témoins. Pour que le contenu du texte se révèle vraiment utile et efficace, il semble avisé de demander l’avis d’un médecin ou des soignants, ou bien de remplir le formulaire de directives anticipées mis à disposition par le ministère de la Santé.

Contenu du formulaire de directives anticipées

Pour que le document conserve sa valeur et puisse être utilisé par les soignants, il doit comporter plusieurs informations bien précises. Parmi celles-ci figure notamment la volonté de limiter ou d’arrêter les traitements à un certain stade de la maladie, de se voir transféré ou non en service de réanimation si l’état de santé l’impose, d’être placé sous respiration artificielle, de subir des interventions chirurgicales ou encore de solliciter une sédation profonde jusqu’au décès. Le texte peut aussi détailler les attentes au sujet des soins palliatifs et des traitements souhaités ainsi que les conditions dans lesquelles la personne désire passer sa fin de vie, en indiquant par exemple un lieu ou un type d’accompagnement particuliers.

Remplir le formulaire de directives anticipées du ministère de la Santé

Le formulaire prévu par le gouvernement comporte plusieurs sections. La première, de manière assez logique, présente le document et son utilité. La deuxième sert à recueillir l’identité de l’auteur et demande notamment si celui-ci bénéficie d’une protection juridique avec représentation relative à la personne. La troisième partie concerne les éventuelles informations et craintes que la personne rédigeant le document souhaiterait partager, en dehors de ses volontés concernant sa fin de vie. Dans un espace de rédaction libre, elle peut, par exemple, lister ses angoisses vis-à-vis de la mort ainsi que l’endroit où elle souhaite finir ses jours.

La quatrième partie des directives anticipées se décline de deux manières : un modèle A, destiné aux personnes en fin de vie, et un modèle B, pour les individus en bonne santé. En fonction de la situation de l’auteur, celui-ci doit choisir la version adaptée et délivrer des informations différentes.

Directives anticipées pour une personne en fin de vie

Le modèle A s’adresse aux personnes atteintes d’une maladie grave ou dont la fin de vie a déjà été déclarée. Les informations demandées dans cette section du document concernent le déploiement, la poursuite ou l’arrêt des mesures comme la mise sous respirateur artificiel, sous dialyse rénale ou encore l’alimentation et l’hydratation artificielle. L’auteur est aussi invité à indiquer sa volonté de bénéficier ou non d’une sédation profonde jusqu’au décès si besoin.

Modèle de directives anticipées pour une personne en bonne santé

Le modèle B se révèle plus généraliste puisqu’il s’adresse aux individus bien portants. Il s’articule en trois grandes parties : la liste des situations dans lesquelles l’auteur ne souhaite pas être maintenu artificiellement en vie, les traitements acceptés ou refusés et le souhait de recevoir une sédation profonde jusqu’au décès.

Sources :

https://www.has-sante.fr/jcms/c_2722363/fr/pour-tous-comment-rediger-vos-directives-anticipees

https://www.parlons-fin-de-vie.fr/wp-content/uploads/2018/10/Modele_de_directives_anticipees_Ministere_Sante.pdf

https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/les-soins-palliatifs-et-la-fin-de-vie/la-prise-en-charge-palliative-et-les-droits-des-personnes-malades-et-ou-en-fin/article/rediger-ses-directives-anticipees

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32010

https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/2023_04_modele_directives_anticipees.pdf

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