En France, tous les citoyens disposent du droit d’anticiper leur fin de vie, qu’ils soient malades ou non. La rédaction de directives anticipées permet notamment d’épargner les proches dans un moment difficile car le patient y indique, à l’avance, ses volontés concernant les soins palliatifs, la réanimation, ou encore, la manière dont il souhaite que l’on dispose de son corps.  

Rédiger ses directives anticipées pour préserver ses proches 

La loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie offre la possibilité à toutes les personnes majeures de décider des mesures thérapeutiques et des soins palliatifs dont elles veulent bénéficier ou non lors de leur fin de vie. À ce titre, les directives anticipées servent, comme leur nom le laisse entendre, à transmettre ces volontés. Dans ce document, le patient indique son souhait de poursuivre, limiter, arrêter ou refuser les traitements et actes médicaux. Les directives anticipées se révèlent particulièrement utiles pour le médecin et les soignants qui, si le malade ne peut plus s’exprimer à ce moment-là, se conforment à ses volontés écrites. Cette situation peut se présenter, par exemple, si le malade se trouve dans le coma, présente des troubles cognitifs et physiques trop importants ou si, tout simplement, son grand âge l’empêche de parler. En revanche, si le patient peut s’exprimer oralement lorsque ces décisions difficiles doivent être prises, sa parole prime sur ses volontés écrites. 

Au travers des directives anticipées, le malade peut accepter ou refuser la réanimation respiratoire et cardiaque, l’alimentation et l’hydratation artificielles, ou encore, l’assistance respiratoire. Il peut aussi indiquer sa volonté de bénéficier d’une sédation profonde jusqu’au décès, comme l’autorise la loi Claeys-Leonetti de 2016. Par ailleurs, il peut aussi préciser la manière dont il souhaite que l’on dispose de son corps et de ses organes. 

Modèle de lettre de directives anticipées 

Je soussigné 

Nom et prénoms : …………………………………………………………………………………………………. 

Né(e) le : ………………………………… à : ………………………………………………………………………. 

Domicilié(e) à : ………………………………………………………………………………………………………. 

……………………………………………………………………………………………………………………………. 

Si je bénéficie d’une mesure de protection juridique avec représentation relative à la personne : 

– j’ai l’autorisation du juge 

– du conseil de famille 

Souhaits ou informations en dehors de ces directives précises : 

 

Fait à                                 , le 

Signature 

Il s’agit du texte standard pour débuter ses directives anticipées. En fonction du profil de l’auteur, la suite du contenu peut varier. Le site de l’État prévoit notamment deux modèles distincts, un premier pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou en fin de vie, et un autre pour les bien-portants souhaitant prendre leurs dispositions pour l’avenir. 

Modèle de directives anticipées pour un patient en fin de vie 

La suite du courrier dépend donc de la situation de l’auteur et de son état de santé. S’il est déjà malade, le modèle officiel prévoit les mentions suivantes : 

« Je rédige les présentes directives anticipées pour le cas où je ne serais plus en mesure de m’exprimer au moment de la fin de ma vie. 

Mes volontés sont les suivantes : 

1° – À propos des situations dans lesquelles je risque de me trouver (par exemple, situation de coma en phase terminale d’une maladie). » 

Il faut indiquer ici ses volontés au sujet du maintien en vie artificiel. 

« 2° – À propos des actes et des traitements médicaux dont je pourrais faire l’objet. 

J’accepte ou je refuse que soient entrepris : 

  • Une réanimation cardiaque et respiratoire (tube pour respirer) : …………………………………
  • Le branchement de mon corps sur un appareil à dialyse rénale : …………………………………
  • Une intervention chirurgicale : …………………………………………………………………………………
  • Autre : …………… »

L’auteur doit ensuite préciser, dans cette liste, les actes médicaux à poursuivre s’ils ont déjà été entrepris.  

Ce modèle inclut aussi une partie consacrée à la proposition de traitements par le médecin : 

« Enfin, si mon médecin m’a parlé de manière plus précise d’autres actes ou traitements qui pourraient être entrepris ou maintenus compte tenu de la maladie dont je suis atteint, j’indique ici ceux dont j’accepte ou ceux dont je refuse la mise en œuvre ou la poursuite : …………… » 

La troisième et dernière partie de la lettre de directives anticipées concerne la sédation profonde jusqu’au décès et la volonté ou non d’y recourir. 

Modèle de directives anticipées pour une personne bien portante 

En France, toute personne majeure bien portante peut aussi choisir de planifier sa fin de vie si jamais elle se trouve incapable de parler lorsque ce moment se présente. Dans ce cas, le modèle de lettre prévu comporte exactement les mêmes informations mais ne mentionne pas l’éventualité de traitements palliatifs annexes proposés par un médecin. 

Dans tous les cas, cette lettre doit se terminer par la date et la signature du patient. 

Sources : 

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32010 

https://www.lettres-gratuites.com/modele-lettre-refus-traitement-directives-fin-vie-752.html 

(Crédit photo : iStock / Sasha Bell)