Se retrouver dans la position d’aidant de ses parents en perte d’autonomie n’est pas chose facile. 

Même si cela arrive en général lorsque les parents deviennent âgés et malades, cette situation peut survenir à tous les âges. En effet, on rencontre de plus en plus de jeunes aidants dans les familles, notamment ceux qui accompagnent un parent atteint de cancer, par exemple. 

Vous vous demandez comment trouver votre place au sein de ce duo ? Comment être le meilleur aidant possible pour votre père ou votre mère ? 

Voici quelques pistes pour répondre à ces questions essentielles.

Aider son père ou sa mère : spécificités

Environ 11 millions de Français accompagnent un parent dépendant âgé, atteint de maladie ou de handicap. 

Chaque jour, les enfants aidants soutiennent, prennent soin de leurs proches, voire, parfois, remplacent les aides-soignants. Un rôle délicat qui les place dans une position inédite et qui interroge la relation parent-enfant. 

Des tâches de la vie quotidienne aux soins d’hygiène en passant par le soutien psychologique ou l’aide administrative, les aidants qui accompagnent leur parent disent souvent qu’endosser ce rôle est une évidence, un engagement naturel, qu’ils estiment seulement faire leur devoir. 

Malgré tout, ceux qui ne peuvent pas compter sur d’autres membres de la famille pour les seconder admettent que cette situation impacte lourdement leur vie quotidienne et a des répercussions sur leur santé physique et psychique. 

La plupart d’entre eux rencontrent des difficultés sociales, et les plus jeunes en arrivent à devoir interrompre leur cursus scolaire. 

600000 jeunes sont, par exemple, aidants d’un de leur parent atteint de cancer, et 14 % des lycéens sont concernés (4 par classe). Plus de la moitié d’entre eux disent ne pas profiter de leur jeunesse et déclarent souffrir de douleurs au dos et aux bras (sondage Novartis-Ipsos, 2017). 

Comment être le meilleur aidant possible ? 

En tant qu’aidant, trouver sa place dans ce nouveau rôle que vous n’avez pas choisi n’a rien d’aisé. 

Les craintes de l’enfant aidant

Comment savoir si l’on fait ce qu’il faut ? Si l’on est à la hauteur ? 

Les enfants aidants éprouvent souvent des difficultés à exprimer leurs craintes ou à les confier à leur parent de peur de leur faire de la peine ou de les inquiéter.  

L’aidant essaie de toujours faire bonne figure, s’interdit de flancher ou de paraître vulnérable.  

Pour les plus jeunes, des questions surviennent : vais-je pouvoir poursuivre mes études ? Vais-je devoir interrompre ma carrière professionnelle ? 

Pour les aidants eux-mêmes âgés, ou plus fragiles, d’autres questions se posent : que se passera-t-il quand je ne pourrai plus m’occuper de mon père ou de ma mère ? Qui prendra le relais ?

Que pouvez-vous faire pour aider au mieux votre parent ? 

Il s’agit d’une question difficile, car ce qu’il y a de mieux à faire peut dépendre de chaque situation et de chaque relation. Ce qui est bon pour les uns ne l’est pas forcément pour d’autres.

Toutefois, en tant qu’aidant, voici ce que vous pouvez faire pour être sûr d’apporter le meilleur à votre parent.

Un bon aidant est un aidant aidé 

La meilleure façon d’être un bon aidant pour votre père ou votre mère est d’être bien informé sur ce qu’implique votre rôle et ce que vous pouvez faire pour le rendre le moins impactant possible 

De nombreuses associations et des dispositifs spécifiques existent pour soutenir les aidants : qu’il s’agisse de groupes de parole, d’aides au répit et d’aides financières, d’accompagnement administratif, etc. N’hésitez pas à contacter ces organismes pour mettre en place ce qui vous permettra de mieux conjuguer votre vie quotidienne avec votre rôle d’aidant, et ne pas y sacrifier votre santé. 

Au sein des hôpitaux, des psychologues sont à disposition des aidants pour les accompagner gratuitement. 

Partagez vos inquiétudes 

Même si certains sujets sont difficiles à aborder avec votre père ou votre mère, avoir des réponses à vos questionnements et aux craintes qui peuvent vous envahir est salutaire. Rien de mieux que la communication. Toutes ces émotions et ces peurs sont normales et il est bénéfique d’en parler avec le parent ou, a minima, avec son entourage ou un thérapeute.

Déléguez les aspects pratico-pratiques 

Si possible, confiez les missions pratiques à différents intervenants extérieurs (ménage, repas, soins, etc.) pour vous concentrer sur le partage de moments de réconfort et de petits plaisirs avec votre parent. 

Travaillez l’acceptation de la fin 

Si vous savez que votre père ou votre mère n’a plus très longtemps à vivre, cette période peut être épuisante sur le plan émotionnel. L’enjeu est d’accepter son impuissance face à l’issue. Il est conseillé de s’y préparer, par exemple, en se faisant aider par un psychologue ou en pratiquant la méditation.

(Crédit photo : iStock / goc)