L’idée de vieillir est connue de tous. D’ailleurs, l’espérance de vie est en augmentation malgré une légère stagnation ces dernières années. En France, l’INSEE indique dans son rapport 2022 que l’espérance de vie moyenne de la population est de 79,3 ans pour les hommes et de 85,2 ans pour les femmes.
Il existe différents types de vieillissement : réussi ou “en santé”, usuel ou normal, et pathologique. Quelle est donc la distinction entre ces trois types de vieillissement ? Explications.

Le vieillissement “réussi” ou “en santé”

Le successful aging, que l’on traduit en français par “vieillissement réusi”, est un concept qui nous vient tout droit du Canada, du Québec, plus précisément. Comme son nom l’indique, le vieillissement réussi ou en santé correspond à un individu vieillissant dans de bonnes conditions physiques et mentales. Il s’agit du concept de “bien-vieillir” que l’on entend de plus en plus ces dernières années et qui se trouve d’ailleurs au cœur des préoccupations gouvernementales.

Le vieillissement réussi implique une prise de conscience de la part de la population, actrice de sa vie, de sa condition physique et mentale. Cela signifie que pour bien vieillir, les individus doivent prendre des décisions tout au long de leur vie pour espérer retarder l’apparition de maladie, la perte d’autonomie ou la dégénérescence naturelle de leur capacités cognitives.

Bien-vieillir c’est donc, entre autres :

  • Avoir une alimentation équilibrée et variée tout au long de sa vie ;
  • S’hydrater ;
  • Dormir suffisamment en fonction de son âge et de son activité ;
  • Exercer une activité physique régulière. L’OMS préconise 5 séances par semaine, d’au moins 30 minutes.
  • Prendre de bons bols d’air pour profiter des bienfaits de la nature ;
  • Adapter son logement à sa condition physique, au fil du temps, pour se prémunir des chutes et faciliter le quotidien ;
  • Demander l’aide de professionnels compétents pour soulager le quotidien, avec l’âge avançant.

Il peut arriver que des troubles hautement modérés surviennent, mais ces derniers sont légers, et n’ont que peu d’impacts sur le quotidien des seniors.

Le vieillissement usuel ou normal

Selon l’ouvrage Les différents parcours du vieillissement, de Claude Jeandel, le vieillissement usuel ou normal d’un individu correspond cette fois-ci à : “la réduction des capacités ou de certaines d’entre elles, sans que l’on puisse attribuer cet amoindrissement des fonctions à une maladie de l’organe concerné”.

Cela signifie donc qu’une personne vieillit normalement :

  • Une perte d’autonomie progressive : perte de force et d’endurance, de réflexes et d’équilibre, mouvements plus lents ;
  • Une dégénérescence naturelle de l’ouïe, de la vue ;
  • L’incontinence liée à la perte musculaire (sarcopénie) ;
  • Les changements physiques liés à l’âge : rides, cheveux blancs, taches brunes sur les mains ;
  • La diminution des fonctions cognitives : concentration, réflexion, mémorisation, avec quelques pertes de mémoire ;
  • La qualité du sommeil : plus léger, plus de siestes ;
  • L’alimentation : un appétit moins important.

Ces effets sont donc normaux, bien que soumis à quelques examens médicaux de routine, dès l’âge de 60 ans. Evidemment, la dégénérescence liée à l’âge dépend de chaque individu ! Ce qui est vrai pour certains ne l’est pas pour d’autres.

Quoi qu’il en soit, un vieillissement normal n’implique aucune maladie, qui serait donc à l’origine de ces effets sur le corps humain.

Le vieillissement pathologique

Le vieillissement pathologique s’appuie sur le processus de vieillissement normal pour établir un diagnostic.

Si les signes d’un vieillissement normal changent du tout au tout, s’accentuent d’une manière considérable, il convient de consulter un médecin.

Le vieillissement pathologique, comme son nom l’indique, est dû à une maladie qui accélère le vieillissement. Certaines pathologies influent sur la perte d’autonomie, la mobilité, la mémoire, l’état de santé général.

Parmi les pathologies les plus répandues en vieillissant :

Cette liste non exhaustive de pathologies liées à l’âge ont un impact sur la condition de vie des personnes âgées. Elles doivent alors être suivies par des médecins, suivre des traitements médicamenteux, et voient parfois leur vie totalement adaptée à ces pathologies.

Vieillir ne signifie pas obligatoirement souffrir d’une maladie, bien au contraire. Acteurs de nos vies, nous devons tout mettre en place, dès le plus jeune âge, pour rester en bonne santé et se prémunir d’un vieillissement pathologique, parfois inévitable pour des raisons génétiques. L’environnement dans lequel les individus évoluent a une importance capitale sur la préservation de l’autonomie, la bonne santé, et l’évitement de certaines maladies. A l’heure du bien-vieillir, de nombreuses entreprises tout comme le gouvernement, souhaitent trouver des remèdes, des innovations, pour accompagner les seniors dans le vieillissement, faciliter leur quotidien (travail, santé, psychologie, vie sociale) et mettre un terme à l’âgisme.

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