En France, les fleurs de deuil répondent à une tradition bien ancrée dans la société. Symbole d’affection pour le défunt et marque de respect pour la famille endeuillée, les fleurs de deuil sont choisies avec attention. De toutes les couleurs, au gré des symboliques qui y sont liées, les fleurs de deuil offertes lors de cérémonies d’obsèques françaises ne sont pas soumises à des règles strictes. Certaines religions n’admettent toutefois pas les fleurs de deuil, et d’autres régions du monde ont des coutumes bien précises à ce sujet. Tour d’horizon de quelques unes d’entre elles.

Les fleurs de funérailles à Hawaï

Bien souvent, dans l’imaginaire collectif, le traditionnel collier de fleurs hawaïen, offert à l’arrivée sur l’île, est synonyme de bonheur et de joie.

Toutefois, il faut savoir qu’à Hawaï, ce collier appelé “Leï” est tout autant représentatif de joie que d’immense tristesse.

Ce collier est fabriqué en fleurs de pandanus. Le pandanus est une plante tropicale très utile pour les Hawaïens. Elle sert à créer des objets de vannerie, des bijoux, des toitures de maison et même des vêtements.
Toutefois, on retrouve beaucoup de Leï confectionnés avec des anthuriums, strelitzias voire même des orchidées, fleurs tropicales colorées.

Le collier de fleurs est ainsi une tradition bien instituée à Hawaï. L’usage veut que l’on offre un Leï aux proches du défunt en signe de respect et d’affection. On peut poser un Leï autour de la photo du défunt ou sur son cercueil, le déposer sur l’océan, ou dans un lieu cher au cœur de l’être disparu.

Hawaï étant réputée pour ses surfeurs, il n’est pas rare de voir des cérémonies océanes. Les surfeurs se réunissent en cercle au large et déposent les uns après les autres un Leï en hommage au défunt, passionné de la mer. Un membre de la famille du défunt répand les cendres de ce dernier au sein du cercle lors de cette cérémonie.

Les traditions mexicaines autour des fleurs de deuil

La tradition mexicaine veut que l’âme du défunt continue de vivre même après sa mort.

L’usage veut que le cercueil de l’être cher disparu soit exposé à son domicile et visité par ses proches. Ainsi, chacun peut y déposer des fleurs, à l’intérieur même du cercueil.

Les Mexicains confectionnent des autels en hommage à leurs défunts. Ainsi, les jours de la fête des morts, appelés Dias de los Muertos, sont l’occasion de fleurir ces autels les 1er et 2 novembre de chaque année. Vous y trouverez donc les fleurs des morts, les cempoalxochitl. Cette fleur arbore une couleur orange très vive et ressemble à un œillet d’Inde.

L’origine du symbole de cette fleur tient d’une légende aztèque. Deux amoureux, Xóchitl et Huitzilin, montent chaque soir en haut d’une montage pour offrir des fleurs au dieu du soleil, nommé Tonatiuh. Malheureusement, Huitzilin a dû partir à la guerre et y a perdu la vie. Brisée par cette perte, Xóchitl décide de monter une dernière fois en haut de la montagne et prie le dieu du soleil de la ramener près de son tendre amour. C’est chose faite, Tonatiuh transforme la jeune femme en cempoalxochitl, ressemblant alors au soleil duquel s’échappent ses rayons.
Ainsi, la tradition de cette fleur des morts est restée car les Mexicains pensait qu’elle guidait les morts vers le soleil, leur dernière demeure.

Les fleurs de deuil et les bouddhistes japonais

La religion bouddhiste admet également qu’il existe une vie après la mort d’un défunt. Ainsi dans le respect de cette croyance, les bouddhistes japonais mettent tout en œuvre pour permettre au défunt d’atteindre cette renaissance.

Au décès d’une personne, l’usage veut que des vêtements, des pièces de monnaie, des couronnes de roses soient déposer dans le cercueil. Ces objets funéraires doivent “servir” au défunt dans sa nouvelle vie.
Les six pièces de monnaie symbolisent le paiement de la traversée de la rivière Sanzu, la rivière des trois chemins, sept jours après le décès. Dans le culte bouddhiste, cette rivière amène les morts vers leur nouvelle vie. Trois passages existent : le gué, le pont et une eau infestée de serpents.
La vie qu’aura menée le défunt de son vivant aura un impact sur le chemin qu’il prendra pour atteindre sa nouvelle vie :

  • Le pont est le chemin emprunté par les âmes pures, qui ont fait le bien dans leur vie.
  • Le gué est le passage dédié aux personnes dont les actes bons et mauvais s’équilibrent (les lois du Karma).
  • Enfin, les êtres qui n’ont pas propagé le bien autour d’eux seront punis par la traversée difficile des eaux infestées de serpents.

Durant les obsèques, des fleurs sont également déposées dans le cercueil du défunt. Ces fleurs sont généralement des chrysanthèmes, des lys blancs ou jaunes. La religion bouddhiste interdit les couleurs vives de fleurs. Les lys blancs et jaunes sont les couleurs traditionnelles du deuil. Le chrysanthème jaune symbolise l’immortalité pour les bouddhistes japonais.

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