porter le deuil

A la perte d’un être cher, les proches du défunt avaient pour habitude de porter le deuil afin de respecter les règles imposées la plupart du temps par la religion. Mais qu’est-ce que cette pratique ? Pourquoi y a-t-on recours ? Est-ce toujours d’actualité ? Réponses dans cet article.

Porter le deuil, tradition stricte pour les veuves

A l’origine le deuil est une marque extérieure de la douleur ressentie à la perte d’un proche, principalement ascendant. Beaucoup de civilisations, qu’importe leur(s) religion(s), le portent et le démontrent de différentes manières.

L’un des deuils les plus célèbres reste sans conteste le deuil de la veuve. En effet, les femmes ayant perdu leur mari portent le deuil d’un point de vue vestimentaire durant deux ans en suivant plusieurs règles :

  • Chapeau à long voile tombant sur le visage ;
  • Châle en pointe  ;
  • A la maison, elles doivent porter un bonnet ou une coiffe de veuve recouvrant les cheveux ;
  • Les bijoux sont interdits, même ceux de bois durci.

Plus le temps passe, plus les veuves sont amenées à adoucir leur tenue vestimentaire. Porter le deuil répond à différentes étapes allant de la profonde douleur à la guérison. Les tons se veulent donc moins sombres, les matières plus légères, et quelques frivolités sont permises à la fin des deux ans (fleurs, bijoux…).

Une fois les deux ans passés, le retour à une tenue vestimentaire “normale” ne se fait pas dans l’immédiat. C’est encore ici, tout un processus strict à suivre :

  • Le port de chrysanthème dans les cheveux ;
  • Des bijoux en diamant ;
  • Des matières textiles encore plus douces, aux tons plus clairs.

Porter le deuil de la disparition d’autres proches

Bien que le deuil de la veuve soit le plus courant, il existe bel et bien d’autres traditions selon l’être cher disparu.
Tout est une question de temps. Plus les défunts seront éloignés (d’un point de vue généalogique) de la personne souhaitant porter le deuil, moins elle devra le porter longtemps.

  • le deuil de père et de mère dure dix-huit-mois ;
  • le deuil du grand-père et de la grand-mère dure un an ;
  • le deuil du frère ou de la sœur dure dix mois ;
  • celui d’un oncle ou d’une tante dure six mois ;
  • le deuil d’un cousin germain, d’un parrain, dure trois mois.

Il existe également ce qui est appelé “le deuil de courtoisie“. Ce sont les deuils que l’on souhaite vivre pour des personnes très éloignées (cousin éloigné ou ami par exemple). Ce deuil n’est pas régi par des règles strictes prévues par la religion mais les endeuillés peuvent le pratiquer par respect et amour pour l’être perdu.

Bien qu’à l’origine, on pleurait uniquement la mort de ses ascendants en portant le deuil, les mœurs semblent avoir évolué puisque la population ne fait plus la distinction entre les aînés et les descendants. On pleure la mort de l’être aimé perdu, qu’importe sa place dans sa famille ou dans sa vie. On pleure la perte d’une personne importante, chère à son cœur.

Porter le deuil en 2021

Quand on s’imagine le port du deuil, on pense généralement à nos aînés, fidèles aux rites qu’impose leur religion. On évoque également le respect très fort des générations passées envers leurs aînés. Les règles de société à suivre pour être “bien vu” et “respecté” par ses pairs.

A l’aube de 2021, est-ce toujours aussi important de porter le deuil ? Il n’est plus rare de voir des personnes arborer des tenues colorées aux cérémonies d’obsèques (autres que des tenues noires, violettes, blanches…). Il n’est plus rare de célébrer la perte d’un être cher dans une ambiance plus chaleureuse et conviviale qu’à l’accoutumée. En effet, de plus en plus de personnes font appel aux death planner, par exemple, pour préparer une cérémonie d’hommage plus informelle, plus représentative de ce qu’a été le défunt tout au long de sa vie.
Porter le deuil en 2021, c’est avant tout agir comme le cœur le demande, sans heurter les proches du défunt. Le port du deuil reste un acte personnel qu’il faut respecter quoi qu’il en soit. C’est une des étapes du deuil importante pour certaines personnes. Etape qui leur permettra de retrouver, au fil du temps, confiance en la vie, en l’avenir.

(Crédit photo : istock)