L’an dernier, Juliette Cazes vous présentait quelques traditions mondiales entourant la fête des Morts. Au Mexique, au Japon, au Salvador ou encore en Sicile, les us et coutumes autour de la Toussaint diffèrent d’un pays, d’une culture et d’une religion à l’autre. Cette année, nous vous proposons un tour d’horizon des traditions de la Toussaint dans d’autres contrées. Explications.

La Toussaint est un jour férié

En France, la Toussaint est un jour férié. Ainsi, chaque 1er novembre, l’usage veut que les familles achètent de jolies fleurs ou plantes pour les déposer sur les sépultures de leurs défunts. Les pays européens tels que la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, la Pologne, la Hongrie, l’Italie, l’Espagne, le Portugal partagent cette tradition.
Pour d’autres territoires, ce jour est un jour comme les autres, qui n’est pas férié. C’est le cas au Royaume-Uni, en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas, en Norvège, en Suède, et dans bien d’autres. Les Suédois ont toutefois l’habitude de prendre un jour de congé le 1er novembre afin d’allumer un cierge sur la tombe de leur proche décédé. Au Danemark, les habitants célèbrent les morts le premier dimanche de novembre. La date change donc chaque année.

Aussi, il faut noter que les pays orthodoxes ne célèbrent tout simplement pas la Toussaint qui est une fête catholique.

Une ambiance festive dans certains pays d’Amérique Latine

En France et comme dans d’autres pays occidentaux, le rapport à la mort est particulier. La perte d’un être cher et l’hommage rendu lors de la Toussaint sont des moments vécus avec émotion.
Le 1er novembre, les Français se déplacent dans les cimetières, les bras remplis de chrysanthèmes pour honorer leurs défunts. Il serait presque mal vu de faire preuve de liesse sur la tombe du défunt. Le deuil catholique répond à des codes précis, dans l’humilité et la discrétion, contrairement à d’autres coutumes.
Si l’on connaît déjà la très célèbre fête des Morts mexicaine pour son déroulement spectaculaire, d’autres pays d’Amérique Latine tendent vers cette coutume festive. C’est le cas des îles telles que Haïti. Là-bas, la fête de la Toussaint est célébrée le 2 novembre. La « fête des Guédés », ou esprits de la mort, consiste en des cérémonies religieuses organisées autour de la tombe des défunts. Les proches chantent, dansent et profitent d’un festin. Les haïtiens se vêtent de noir et de violet durant cette journée de fête.

A Cuba, et autres îles des Antilles, les gens allument des cierges de couleur rouge ou blanche sur les tombes de leurs proches décédés.

Au Guatemala, la tradition suit celle du Salvador. Les Mariachis performent pour rendre hommage aux morts. Toutefois, au Guatemala, on ne dépose pas de fleurs sur la tombe des défunts mais des guirlandes de couleurs vives. Des cerfs-volants en papier sont confectionnés par les habitants.

Les traditions importées en Asie

Bon nombre de pays asiatiques pratiquent la religion bouddhiste. Mais c’est la présence de nombreux expatriés venus d’Occident en Asie qui a instauré la célébration des morts.
Ainsi, par exemple, en Chine, cette célébration a lieu les deux premières semaines du mois d’avril. Le Qing Minh, qui signifie Clair et Lumineux, est une journée durant laquelle les Chinois vont balayer les tombes de leurs défunts. Cette coutume s’accompagne d’un repas composé de riz gluant et de pousse d’Echinochloa appelé quingtuan. Des offrandes sont réalisées aux ancêtres : du vin, des fruits et aussi des billets que les Chinois vont brûler pour que leurs défunts puissent les utiliser dans le Royaume des morts. Aussi, des pétards sont consumés pour faire fuir les mauvais esprits.

Au Népal, la fête des morts répond au nom du « Gai Jatra », ou « festival des vaches ». On honore alors les défunts décédés durant l’année précédente. Cette tradition repose sur l’accompagnement des esprits vers le paradis grâce à la vache, animal sacré. Si la famille du défunt n’a pas de vache, on peut croiser l’un des proches déguisé en vache pour l’occasion.

En Corée du Sud, la coutume veut que l’on remercie la terre. Cette fête, le Chuseok, se caractérise par la bénédiction du sol des origines des familles ainsi que par une cérémonie dédiée aux ancêtres.

(Crédit photo : iStock)