Lorsque vient le moment de dire adieu à un proche, il est d’usage de déposer des objets symboliques dans son cercueil. Néanmoins, certains objets sont strictement interdits pour des raisons sanitaires, écologiques ou de sécurité. Que peut-on réellement placer dans un cercueil ? Les pratiques funéraires évoluent-elles avec le temps et les mentalités ? Les réponses dans cet article.
Pourquoi laisse-t-on des objets dans un cercueil ?
Laisser des objets dans un cercueil est une pratique ancienne et universelle. Il s’agit d’un moyen pour les proches de témoigner leur amour au défunt et de lui rendre un dernier hommage. Certains objets reflètent la vie et les passions d’une personne, comme une médaille ou un instrument de musique. Cela permet de conserver une trace de son identité. A côté de cela, déposer un objet dans le cercueil peut également aider les proches à faire leur deuil en ayant l’impression de laisser une part d’eux-mêmes avec la personne décédée.
Que peut-on réellement mettre dans un cercueil ?
En France, ce que l’on peut placer dans un cercueil est strictement encadré par la loi et les réglementations sanitaires. Il est par exemple autorisé de déposer des vêtements et certains objets symboliques (bijoux, photos, lettres, dessins, peluches…) ou encore des objets religieux (chapelet, crucifix, Bible…).
En revanche, les objets non biodégradables et dangereux pour l’environnement sont interdits. C’est notamment le cas des téléphones portables, des batteries, des appareils électroniques, des bouteilles en verre ou encore des métaux lourds. Les produits inflammables ou explosifs (cigarettes, bouteilles d’alcool, munitions, feux d’artifice…) sont eux aussi proscrits, tout comme les objets très volumineux.
Pourquoi ces interdictions ?
Ces interdictions visent à protéger la santé publique, à respecter les normes écologiques et à éviter les risques liés à certaines pratiques funéraires, telles que la crémation. En effet, certains objets (en verre, appareils électroniques…) peuvent exploser sous l’effet de la chaleur intense d’un four crématoire, provoquant d’importants dégâts et mettant en danger la santé des individus présents sur les lieux. C’est d’ailleurs pour cette raison que le retrait du pacemaker est obligatoire lors d’un décès.
Par ailleurs, le processus de décomposition du corps génère des gaz et des liquides pouvant interagir avec certains objets, notamment ceux contenant des substances toxiques. Ces derniers sont donc interdits pour des raisons sanitaires (prévention de la contamination des sols). Les batteries, plastiques et métaux lourds peuvent quant à eux polluer l’environnement après l’inhumation, d’autres objets peuvent dégager des substances dangereuses lorsqu’ils sont brûlés, d’où leur prohibition. Enfin, les cercueils ayant une capacité limitée, il est normal que les objets volumineux (valises, meubles encombrants, statues…) ne soient pas autorisés.
La loi évolue-t-elle sur ce point ?
En France, certaines évolutions commencent à apparaître, notamment pour mieux prendre en compte l’aspect écologique. L’essor des cercueils en carton ou en bois non traité pousse par exemple à reconsidérer les objets autorisés à l’intérieur. Dans les années à venir, la loi pourrait également évoluer. Une réflexion serait en effet en cours sur les alternatives funéraires écologiques qui modifieraient la question des objets à l’intérieur du cercueil. Certains pays expérimentent déjà l’humusation (compostage humain) ou l’aquamation, des pratiques qui limitent drastiquement la liste des objets pouvant accompagner le défunt.
Objets dans les cercueils : comment savoir ce qui est autorisé ou non ?
Pour connaître la liste des objets autorisés dans un cercueil, vous pouvez vous renseigner auprès des pompes funèbres. Les entreprises sauront vous guider sur ce qui est permis ou non, et ce, en conformité avec les lois et les exigences sanitaires. Vous pouvez aussi consulter le Code général des collectivités territoriales et les arrêtés préfectoraux locaux, certaines communes pouvant avoir des règles spécifiques concernant l’inhumation ou la crémation. Si vous avez des objets spécifiques en tête, assurez-vous qu’ils respectent les normes en vigueur, en particulier dans le cadre de l’incinération, où les risques sont plus élevés. En cas de doute sur l’admissibilité d’un objet, il est préférable de le retirer.
(Crédit photo : iStock / DIGIcal)