De nombreuses personnes s’occupent de leur père, mère ou de leur conjoint en perte d’autonomie à cause d’une maladie neurodégénérative, comme Alzheimer. On les appelle les proches aidants ou aidants familiaux.

Les aidants assument une mission capitale et indispensable qui permet à la personne aidée de rester chez soi lorsque cette solution est encore envisageable, malgré le grand âge ou le handicap. Ils constituent donc un pilier irremplaçable de notre société. 

Mais ces personnes se retrouvent parfois isolées et épuisées, ayant mis leur vie entre parenthèses pour s’occuper de leur proche.  

Arrive un moment où l’aidant doit pouvoir être soulagé et se reposer sur les structures lui permettant de s’accorder un peu de temps : les haltes-répit font partie de ces dispositifs de soutien. 

La nécessité de souffler

La société considère que l’aide relève de la relation normale, naturelle et légitime entre deux personnes qui sont liées par les liens du sang. 

Or, on ne mesure pas à quel point cette aide impacte négativement la vie du proche aidant lorsque sa liberté, ses perspectives de vie et bien évidemment, sa santé en sont profondément affectés. En effet, les personnes aidantes disposent de peu de temps pour se ressourcer ou s’occuper du reste de leur famille.  

On parle alors du besoin de répit des aidants : il s’agit du besoin essentiel de rompre ponctuellement avec le rôle d’aidant, en confiant momentanément le proche aidé à d’autres personnes.  

Le répit de l’aidant consiste en la possibilité pour ce dernier de s’accorder un temps pour soi, dédié à des activités ou occupations autres que celles de s’occuper de son proche. 

Qu’est-ce qu’une halte-répit ?

La halte-répit est un lieu d’accueil ponctuel, non médicalisé qui s’adresse aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou souffrant de troubles apparentés. 

En général, chaque halte-répit permet la prise en charge d’une douzaine de personnes 

Les patients bénéficient d’un encadrement assuré par des professionnels qualifiés ainsi que des bénévoles.

N.B : financées en partie par les départements, les haltes-répits offrent des tarifs accessibles au plus grand nombre. 

Les bénéficiaires 

Au sein des haltes-répit, on trouve des patients, qui bien qu’étant en bonne forme physique, souffrent de maladies neurodégénératives. Ils peuvent participer, dans un environnement sécurisé, à une demi-journée ou une journée d’activités ludiques, récréatives ou socioculturelles, en dehors de leur domicile.  

De leur côté, les aidants peuvent ainsi bénéficier également d’un moment de pause, vaquer à leurs occupations et s’octroyer une précieuse bulle d’oxygène et de liberté.

Certains viennent avec le proche aidant, d’autres profitent d’un service de transport adapté. En effet, tous les aidants ne sont pas toujours disponibles pour accompagner leur proche et, surtout, ce gain de temps leur permet de mettre à profit la moindre minute. 

Colette et Edith sont bénéficiaires de la Halte-répit de Villeneuve-Tolosane, près de Toulouse. Elles livrent leur témoignage. 

Edith salue l’initiative : “Savoir que ma mère a pu sortir de chez elle, passer un moment de socialisation avec d’autres dans un environnement sécurisé, c’est un grand soulagement pour moi. L’environnement est convivial, le cadre assez proche de leur quotidien, et elle participe à des activités ludiques, culturelles ou créatives. De mon côté, je peux consacrer un plus de temps à mes occupations personnelles : aller chez le coiffeur ou l’esthéticienne, et reprendre le Pilates que j’avais du abandonner, sans m’angoisser. 

Et la mère d’Edith, Colette, ajoute : “C’est important pour moi de continuer à voir du monde, sans être obligée d’aller en maison de retraite. Je passe un bon moment et participe à des activités très agréables”. 

L’offre actuelle de haltes-répit en France 

La société ne répond pas suffisamment à la nécessité d’offrir des moments de répit ponctuels aux aidants : l’offre est encore assez peu structurée en France, inégalement répartie sur le territoire français, et pas toujours adaptée aux besoins réels.  

Si certains départements proposent une offre de qualité, d’autres  territoires sont dépourvus de solutions suffisantes et répondant aux besoins réels des patients. 

Même s’il reste encore des progrès à faire pour mieux accompagner les aidants dans leur rôle, les dispositifs existants améliorent déjà concrètement le quotidien des familles confrontées à la fragilité et à la dépendance. 

Si vous cherchez une halte-répit dans votre secteur géographique,vous trouverez dans l’annuaire officiel des plateformes d’accompagnement et de répit toutes les halte-répits ainsi que les autres dispositfs d’aide aux aidants. 

Pour en savoir plus sur l’ensemble des dispositifs d’aide au répit dans le cadre de l’APA vous pouvez consulter le descriptif des différentes solutions proposées sur le site officiel gouvernemental.

(Crédit photo : iStock / KatarzynaBialasiewicz)