Tous les ans en France, plusieurs jours fériés ponctuent notre calendrier. Le 1er novembre dernier avait lieu la Toussaint, à ne pas confondre avec la fête des Morts du 2 novembre. Cette célébration qui marque le début du mois de novembre a permis aux familles de se recueillir sur les tombes de leurs proches décédés. Deuxième journée fériée du mois de novembre : le 11 novembre. Qu’allons-nous célébrer ce vendredi 11 novembre en France ? Eclairage.

Le 11 novembre 1918, date de l’armistice

Le 11 novembre, la population française fête l’armistice, initié par le chancelier allemand Max de Bade. Ce dernier demande une trêve dans la guerre et souhaite initier le début des négociations avec le Maréchal Foch. L’Empereur Guillaume II, alors à la tête de l’Allemagne, abdique et s’exile aux Pays-Bas. C’est ainsi qu’une République allemande voit le jour. Le 11 novembre, à 5h45, l’armistice est signé dans la guerre qui oppose la Triple Entente (la France, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Russie, le Japon, les Etats-Unis…) aux Puissances centrales (l’Allemagne, la Turquie, la Autriche-Hongrie…).

Qu’est-ce qu’un armistice ? L’armistice, c’est la suspension temporaire des hostilités lors d’une guerre. Ainsi, lors de la Première Guerre mondiale, en 1918, la signature de l’armistice a permis à la Triple Entente et les Puissances centrales de cesser les combats pendant 36 jours. Cette période de trêve a été renouvelée, jusqu’au 28 juin 1919. C’est le Traité de Paix de Versailles qui met un terme à la guerre 14-18.

La tradition de la commémoration du 11 novembre en France

Le 11 novembre tient une place importante dans les traditions françaises.
A l’origine, l’hommage rendu au soldat inconnu date du 20 novembre 1916, lors de la bataille de Verdun (21 février 1916 – 18 décembre 1916).

Le premier hommage rendu le 11 novembre de l’année 1919 s’est fait dans la plus grande discrétion. Une minute de silence est organisée dans la chapelle des Invalides de la capitale française.

Le 8 novembre 1920, le gouvernement vote une loi pour que chaque année, une commémoration ait lieu et rende hommage à l’ensemble des soldats non identifiés morts au front. C’est là que naît notre symbole national et cette tradition.

Ensuite, le 28 janvier 1921, le Soldat inconnu est inhumé sous la voûte de l’Arc de Triomphe à Paris. Il est le représentant officiel des soldats de la Première Guerre, appelés les Poilus.

La loi du 24 octobre 1922 fait du 11 novembre une fête nationale sur le territoire français.

Le 11 novembre 1923, André Maginot, Ministre de la guerre et des pensions, est chargé d’allumer pour la toute première fois la flamme du souvenir.

Partout en France, jusqu’en 1925, 36 000 monuments aux Morts sont édifiés pour rendre hommage aux soldats disparus durant la guerre. Ces monuments ont permis à de nombreuses familles de rendre un hommage digne et sincère à leur proche disparu au front.

La loi du 28 février 2012 ou la généralisation de l’hommage

La fête nationale du 11 novembre, jour férié, a connu une évolution majeure le 28 février 2012. Jusqu’alors, le 11 novembre symbolisait la date anniversaire de la signature de l’armistice, mais aussi la commémoration de la victoire et de la paix.
Depuis le 28 février 2012, il ne s’agit plus seulement de rendre hommage aux soldats morts au front durant la Première Guerre mondiale. Le gouvernement français souhaite désormais honorer les Français morts pour la France, dans des conflits passés et actuels, qu’ils soient militaires ou civils. Ainsi, les personnes victimes d’attentat, les soldats morts en exercice aux quatre coins du monde, les militaires accidentés, chaque âme est mise à l’honneur.

Le 11 novembre, quid de ce jour férié

Cette année, le 11 novembre tombe un vendredi. Comme d’usage, il s’agit d’un jour férié légal, dit “ordinaire”. Cela signifie que la plupart des Français vont pouvoir bénéficier d’un jour de repos supplémentaire. Même si cela vaut pour la majeure partie des travailleurs, ce n’est pas une obligation pour tout le monde ! Certains professionnels peuvent travailler ce vendredi 11 novembre (restauration, hôtellerie, parcs d’attraction, musées, etc). Ce sont les jours où l’affluence augmente, notamment lorsque le jour férié est collé au week-end. Les Français s’octroient même quelques jours loin de chez eux car c’est un jour qui n’est pas crédité de leur solde de congés payés. Les zones touristiques ont tout intérêt à rester ouvertes durant ces jours fériés. C’est alors la Convention Collective des organisations qui indique si le 11 novembre est un jour férié ou non.

Même si la Convention collective indique que le 11 novembre n’est pas férié, les salariés et stagiaires de moins de 18 ans n’ont pas le droit de travailler. C’est l’Article L.3164-6 du Code du travail qui le stipule.

Seul le 1er mai est un jour férié obligatoire (chômé et payé) selon l’Article L.3133-4 du Code du travail. Les employeurs n’ont aucun droit de demander aux employés de venir travailler, sous peine d’amende.

Pour résumer, le 11 novembre, selon les cas de figure :

  • Vous devez travailler selon votre Convention collective : vous percevez votre rémunération habituelle. L’employeur n’est pas obligé de vous verser un complément de salaire, sauf si vos accords l’indiquent. A savoir que la Convention collective prévaut sur le code du travail.
  • Vous ne travaillez pas : aucune perte de salaire ne doit avoir lieu pour les salariés ayant au moins trois mois d’ancienneté.

Le 11 novembre est donc une célébration nationale de grande ampleur. C’est un rendez-vous que les Français peuvent découvrir depuis leur salon. En effet, l’Elysée organise la traditionnelle cérémonie pour rendre hommage aux personnes mortes pour la France. Emmanuel Macron allumera la flamme du souvenir de l’Arc de Triomphe. La cérémonie est retransmise en direct, dès 10h sur les chaînes principales. Ce jour du souvenir est aussi l’occasion pour les familles de rendre un hommage à leur proche disparu en se rendant au cimetière ou au columbarium pour y déposer des fleurs.

(Crédit photo : iStock)