Depuis le 26 janvier 2022, les délais entourant les inhumations et les crémations ont été allongés sur le territoire français et dans certains Dom-Tom. Pour quelles raisons ? Comment accompagner au mieux les familles à accepter cet allongement des délais pour dire adieu à leurs proches ? Tour d’horizon.

L’Arrêté du 26 janvier 2022

Jusqu’à la fin du mois d’avril 2022, la France métropolitaine, l’Île de la Réunion, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon, et la Guadeloupe voient les délais d’inhumation et de crémation allongés de 6 à 14 jours calendaires. Cet arrêté touche les articles R. 2213-33 et R. 2213-35 du Code Général des Collectivités Territoriales :

Les règles funéraires sont adaptées sur le territoire métropolitain, à La Réunion, en Guadeloupe, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à Mayotte et à Saint-Pierre-et-Miquelon, conformément aux dispositions de l’article 2 du présent arrêté pour une durée de trois mois à compter de la date de l’entrée en vigueur du présent arrêté.

Article 1

Pour la Guyane, les dispositions de l’article 2 du présent arrêté entrent en vigueur à l’échéance des dispositions de l’arrêté du 15 septembre 2021 portant diverses adaptations dans le domaine funéraire en outre-mer en raison des circonstances exceptionnelles liées à la propagation de l’épidémie de covid-19 et pour une durée de trois mois à compter de la date de l’entrée en vigueur du présent arrêté.

Article 2

Le directeur général des collectivités locales, le directeur général de la santé et la directrice générale des outre-mer sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Article 3

Pourquoi cet allongement des délais ?

Cet allongement des délais d’inhumation et de crémation tient son origine dans la propagation du virus du Coronavirus. En effet, après des chiffres records en fin d’année 2021, le début d’année 2022 a été marqué par un grand nombre de cas positifs. Ainsi, force a été de constater que le personnel des pompes funèbres a lui aussi été durement touché par le Covid19. Sans agent funéraire, les entreprises sont dans l’incapacité de pouvoir organiser les funérailles des défunts. Cet allongement des délais permet donc de pallier la durée d’isolement prévue en cas de test positif.

Aussi, le gouvernement indique que cet arrêté a été voté car :

  • la situation sanitaire nationale connaît la propagation du variant Omicron du virus SARS-Cov-2 ;
  • la hausse du nombre de personnels du secteur funéraire testés positifs ou cas contacts, forçant les équipes à observer des jours d’isolement ;
  • la décision de proroger ou de rétablir l’état d’urgence sanitaire dans plusieurs territoires (Martinique, La Réunion, Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Guyane et Mayotte).

En mars 2022, les chiffres entourant le covid19 augmentent après quelques semaines d’accalmie. Au 20 mars 2022, plus de 80 000 personnes étaient positives. Début mars, près de 6300 personnes ont été hospitalisées des suites de leur infection. La semaine du 7 au 13 mars, près de 440 personnes sont décédées du Covid19. Les mesures envisagées par le gouvernement sont donc importantes pour pouvoir assurer les services funéraires sur l’ensemble du territoire.

Comment accompagner les familles endeuillées ?

Comment faire, alors, en tant qu’entreprises de pompes funèbres, pour accompagner aux mieux les familles endeuillées lorsque les obsèques de leur proche peuvent avoir lieu près de quinze jours après le décès ?
C’est une situation exceptionnelle, qui demande au personnel de bien entourer les endeuillés.
Ce délai bien plus long peut s’avérer anxiogène pour les proches du défunt soucieux d’organiser une cérémonie à son image. Bien qu’elles puissent se recueillir plus longtemps auprès du corps en chambre funéraire, certaines personnes attendent les obsèques pour pouvoir entamer le difficile travail de deuil. Patienter près de quinze jours peut donc faire peur, révéler une certaine impatience, colère, incompréhension, que votre personnel devra gérer.

Cela passe alors par une écoute sans faille : répondez aux questions des familles. Expliquez leur pourquoi les délais sont allongés, quelles sont les conséquences. Rassurez-les sur votre accompagnement de chaque instant, votre soutien dans cette épreuve. Démontrez-leur que vous serez là pour eux durant tout ce temps, que vous mettrez beaucoup d’âme dans la réalisation des tâches administratives. Aussi, vous pouvez les réconforter en les plongeants dans l’organisation des obsèques de leur proche, d’une manière encore plus poussée. Accompagnez-les dans le choix des textes, indiquez-leur la possibilité d’écrire un texte personnel, de le lire le jour J. Choisissez ensemble avec attention les fleurs de deuil, les gerbes funéraires mais aussi les musiques.

Cet allongement des délais d’inhumation et de crémation se veut porteur de questions pour l’entourage du défunt. C’est aussi une alternative qui permet aux équipes funéraires de garantir le respect des volontés du défunt dans la dignité malgré les conditions sanitaires actuelles. Pour éviter des réactions négatives, soyez transparents auprès des familles endeuillées.

(Crédit photo : iStock)