Nouvelle approche de psychothérapie, l’EMDR (acronyme de l’anglais Eye Movement Desenstization and Reprocessing) soigne les troubles liés aux traumatismes connus, grâce aux mouvements des yeux, tels que les phobies, la dépression ou encore le deuil.

L’EMDR, une nouvelle approche de psychothérapie

L’Eye Movement Desenstization and Reprocessing, que l’on pourrait traduire en français par « désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires » consiste en une stimulation bilatérale alternée de gauche à droite avec des mouvements oculaires. La technique existe depuis 1987. Elle a été mise au point par Francise Shapiro, une psychologue américaine ayant reçu pour sa découverte le prix Sigmund-Freud, la plus haute distinction en matière de psychothérapie.

L’EMDR est recommandée en France depuis 2004 par l’Inserm et depuis 2008 par la Haute Autorité de Santé (HAS), qui la présente comme une thérapie cognitive. Son application permettrait notamment d’aider les patients en état de stress post-traumatique ou ayant connu des émotions très violentes, comme une situation de guerre, de terrorisme ou encore un accident collectif. La condition est que les personnes puissent relier leur état de fragilité ou de malaise à un évènement.

Une thérapie pour mieux panser le deuil

L’EMDR peut également aider les patients endeuillés, notamment ceux enfermés dans une souffrance invalidante. En partant du souvenir de la perte de l’être aimé, en le retravaillant afin de libérer les émotions souffrantes et en ciblant les éléments à l’origine du blocage, cette méthode thérapeutique permet de faire son deuil avec un sentiment de paix intérieure. Dans le cadre d’un deuil, l’EMDR permet une véritable décharge émotionnelle. Les patients se sentent alors plus libres et plus sereins au quotidien. Ils sont en paix avec eux-mêmes et peuvent vivre pleinement dans le présent.

EMDR : comment se déroule le traitement ?

Une thérapie EMDR doit impérativement être menée par un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute dûment formé à la pratique. Ce dernier doit par ailleurs avoir obtenu le titre de « Praticien EMDR Europe » le certifiant. Il doit aussi être en capacité de gérer d’autres vécus traumatiques et émotions douloureuses que les séances pourraient potentiellement réveiller. Le traitement EMDR se déroule selon un protocole précis. Sa durée est variable d’un patient à l’autre. Il commence généralement par une phase de préparation durant laquelle le praticien prend le temps de connaître le patient, son histoire et mesure le niveau de perturbations ressenties. Chaque évènement traumatique est ensuite retraité individuellement, séance après séance.

Dans le détail, le patient est invité à replonger dans le souvenir perturbant et de garder à l’esprit la situation, la pensée négative, les émotions ainsi que les sensations physiques associées. Vient ensuite la phase de stimulations bilatérales alternées par le biais de mouvements oculaires, de stimulations tactiles et parfois de sons. Entre chaque série, le patient doit exprimer ce qu’il ressent. Le rôle du praticien est alors d’installer une idée positive jusqu’à ce que le patient ressente un état d’apaisement et que l’évènement traumatique soit consciemment associé à un ressenti calme. A noter qu’un protocole EMDR peut nécessiter un investissement financier important. La thérapie n’est malheureusement pas encore prise en charge, malgré le fait qu’elle ait fait ses preuves.

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