C’est la nouveauté de ce mois d’avril 2022, le gouvernement a lancé le dispositif “Mon psy”, destiné aux personnes souffrant de troubles anxieux ou dépressifs, entre autres. Sur prescription médicale, les patients pourront être remboursés des frais engagés à hauteur de 8 séances annuelles. Retour sur les contours de ce dispositif.

Mon Psy : le remboursement des séances

Depuis le 5 avril 2022, les patients dont le médecin recommande par courrier un suivi psychologique pour des troubles légers à modérés peuvent profiter de huit consultations remboursées par la Sécurité sociale et la mutuelle. Les psychologues devront donc facturer la séance 30 euros. Toutefois la première séance, demandant plus de temps pour évaluer les troubles du patient et faire connaissance, sera facturée 40 euros.

Dès lors, le dispositif intervient. La Sécurité sociale prendra en charge 60% des 30 et 40 euros. Puis, la complémentaire santé se chargera de rembourser le reste des frais non pris en charge par la Sécurité sociale.

Le gouvernement affirme renouveler ce dispositif chaque année, en suivant les mêmes règles.

Mon Psy : qui sont les patients concernés ?

Les patients pouvant profiter du dispositif Mon Psy doivent :

  • Etre âgés de 3 ans minimum ;
  • Souffrir de troubles légers à modérés ;
  • Avoir un courrier du médecin.

Quels sont donc les troubles légers à modérés selon le gouvernement ? Il s’agit tout d’abord de troubles qui permettent d’être apaisés en quelques séances. Les troubles lourds doivent être encadrés par des psychiatres (diplômés de médecine) car ces derniers sont en mesure de prescrire des traitements adaptés, contrairement aux psychologues ( diplômés d’un master de psychologie).

Ainsi, les troubles légers à modérés englobent :

  • L’anxiété, l’angoisse ou la sensation d’être déprimé ;
  • Le mal-être ;
  • Les addictions au tabac, à l’alcool et aux drogues ;
  • Les troubles du comportement alimentaire.

Le gouvernement indique quelques autres précisions quant aux émotions ressenties : “difficultés à m’endormir ou à rester endormi(e), difficultés pour me concentrer, manque d’appétit, stress, nervosité, inquiétude, irritabilité, agitation, addiction, fatigue, manque d’énergie, dormir trop, manger trop, etc.”

Si vous vous sentez mal, mais ne savez pas si vous pouvez profiter du dispositif, demandez conseil à votre médecin traitant.

Comment mettre en place le dispositif Mon Psy ?

Pour profiter du dispositif Mon Psy, vous devez respecter un certain nombre d’étapes.

1- Prenez rendez-vous avec votre médecin traitant pour qualifier votre mal être et vérifier que vous êtes éligible au dispositif ;

2- Muni du courrier du médecin, prenez rendez-vous avec les psychologues partenaires du dispositif en présentiel ou à distance ;

3- Participez au rendez-vous et adressez le courrier du médecin traitant au psychologue. La séance débutera. Vous serez alors amené à exprimer votre mal-être, vous présenter, répondre aux questions du spécialiste ;

4- A la fin de la séance : soit vous réglez les frais au psychologue en contrepartie d’une fiche de soin, soit le psychologue ne vous demande pas d’avancer les frais (sous conditions*) ;

5- Vous êtes remboursé directement sur votre compte bancaire et pouvez profiter des séances restantes.

*Les conditions selon lesquelles vous n’avez pas à régler le psychologue en fin de séances sont les suivantes :

  • Bénéficiaire de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS)
  • Bénéficiaire de l’Aide Médicale d’Etat (AME)
  • Soins en lien avec une Affection de Longue Durée (ALD)
  • Soins en lien avec une maternité (à partir du 6ème mois de grossesse)
  • Soins en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle (AT-MP)

Il faut absolument que votre médecin traitant l’indique dans le courrier qu’il adresse au psychologue. A la fin de la séance vous devrez simplement signer une feuille de soin et vous n’aurez rien à payer.

Pourquoi un tel dispositif a-t-il été mis en place ?

Ce dispositif voit le jour suite à l’épidémie de coronavirus et aux divers confinements imposés sur le territoire français. Ces deux dernières années ont suscité des réactions diverses et variées au sein de la population. L’isolement forcé à mis en évidence des troubles mentaux, en a déclenché certains parfois : la solitude, la peur de mourir, l’hypocondrie, les séparations liées aux confinements, les burn-out, etc.

En septembre 2021, Huffington Post a effectué une enquête sur l’état de santé mentale des Français. Il s’avère que 16% de la population se trouvait dans un état dépressif, 26% se disaient anxieux. Le sommeil est révélateur d’un mal-être puisque 70% des individus déclaraient avoir des troubles du sommeil sur les sept derniers jours. Aussi, 10% des Français admettent avoir des pensées suicidaires.
Cette situation unique, bouleversante et frappante, que le monde entier traverse a donc eu d’énormes conséquences sur le bien-être de la population.

Il faut désacraliser la prise en charge par un psychologue, qui relève parfois du sentiment de “honte”, “d’échec”. Parler, s’exprimer, libérer ses émotions est un excellent moyen d’aller mieux sur le long terme.

(Crédit photo : iStock)