Selon le gouvernement, la France comptait 11 millions d’aidants en 2021, soit près d’un Français sur six. Ces personnes apportent un soutien quotidien à un proche en situation de dépendance : aide à domicile pour les courses, le ménage, les comptes, accompagnement aux rendez-vous médicaux… Les aidants familiaux endossent souvent ces responsabilités de manière naturelle sans en avoir conscience, alors que cette situation pourrait leur conférer certains droits. 

Qu’est-ce qu’un aidant familial ? 

Le statut de proche aidant, aussi connu sous le nom d’aidant familial, fait l’objet d’une définition bien précise en France. D’après la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement, ce titre peut être attribué au conjoint, au partenaire de PACS, à un parent, ascendant, descendant ou collatéral, à un enfant ou bien à un individu résidant avec la personne aidée ou entretenant avec elle des liens étroits et stables. 

Un proche aidant offre à une personne âgée en situation de dépendance un soutien régulier, et ce, à titre non professionnel. Cette aide peut se manifester de différentes manières : faire les courses, assurer l’entretien et le nettoyage du lieu de vie de l’individu accompagné, organisation de sorties, prise de rendez-vous médicaux, soins de base, aide à la toilette quotidienne… La plupart du temps, les membres de l’entourage et de la famille s’acquittent naturellement de ces tâches pour aider un être cher à surmonter sa perte d’autonomie. Un soutien qui commence par rendre visite à l’individu en difficulté le plus souvent possible afin de s’assurer qu’il dispose de tout ce dont il a besoin. À titre d’exemple, le gouvernement indique que 93 % des aidants officiels se rendent au moins une fois par semaine au domicile de leur proche en situation de dépendance. 

Déterminer son rôle de proche aidant 

Beaucoup de personnes endosseraient le rôle d’aidant familial sans forcément le soupçonner. En effet, dans la mesure où tous les aidants ne font pas les démarches pour être reconnus en tant que tels, les chiffres officiels ne refléteraient pas totalement la réalité. Plusieurs questions assez simples permettent de déterminer si l’on est bel et bien aidant familial pour un proche : 

  • Y a-t-il une personne de mon entourage direct, âgée ou handicapée, à laquelle j’apporte une aide quotidienne sans toucher de salaire pour le faire, même si je ne vis pas avec elle ? 
  • Ce soutien m’occupe-t-il plusieurs heures par semaine ou de manière très fréquente, par exemple, pendant les week-ends et les vacances ? 
  • Cette aide semble-t-elle plus importante que ce que j’observe chez d’autres personnes autour de moi ? 
  • Cette situation a-t-elle des répercussions sur ma vie professionnelle et personnelle ? Ai-je dû effectuer un ou plusieurs ajustements dans mon emploi du temps pour continuer à aider la personne que j’accompagne ? 
  • Arrive-t-il que je me sente particulièrement préoccupé ou fatigué à cause du soutien que j’apporte ? Ai-je envie de passer la main à quelqu’un d’autre de temps en temps, car je n’ai plus de temps pour moi ? 

La présence d’un aidant familial revêt une grande importance pour les personnes âgées dépendantes, car elle permet souvent de repousser l’entrée en maison de retraite ou en EHPAD. Cette fonction peut toutefois peser très lourd sur les épaules de celui ou celle qui l’endosse. Obtenir ce statut officiellement donne justement accès à certains dispositifs comme le droit au répit, par exemple. 

Faire reconnaître son statut d’aidant  

Prendre soin d’une personne âgée dépendante et l’accompagner au quotidien induit une charge mentale importante, c’est pourquoi il paraît judicieux de faire reconnaître son statut d’aidant de manière officielle. Si celui-ci ne représente en aucun cas un titre professionnel, il confère l’accès à certaines aides, comme l’AJPA ou le droit au répit. La première correspond à l’Allocation journalière de proche aidant, dont le montant s’élève à 64,54 euros par jour afin de soutenir les aidants familiaux ajustant leur emploi du temps professionnel pour accompagner un proche. Le droit au répit, quant à lui, permet de trouver une solution temporaire d’hébergement ou de visite à la personne dépendante pendant que l’aidant part en vacances ou s’offre un peu de temps pour lui. 

La démarche pour bénéficier officiellement de ce statut demeure assez simple : il faut envoyer un dossier par lettre recommandée avec accusé de réception au Conseil départemental. Ce dossier doit contenir l’attestation sur l’honneur du rôle d’aidant familial, un justificatif du lien unissant le proche à la personne dépendante, les raisons qui expliquent cette situation (perte d’autonomie, handicap ou maladie), les exemples d’aide apportée à l’individu en difficulté, le détail de la situation personnelle de l’aidant et les copies des pièces d’identité des parties impliquées.

(Crédit photo : iStock / Halfpoint Images)