écrire ses mémoires en fin de vie

Bien souvent avec le temps, quelques personnes en fin de vie ressentent le besoin de coucher sur le papier leurs années d’existence afin de laisser ce souvenir aux générations futures. Comme une manière de permettre à sa propre famille de ne jamais les oublier, l’écriture de mémoires n’est pas réservée qu’aux écrivains professionnels. Retour sur cette transmission d’une valeur inestimable.

Qu’est-ce que sont des Mémoires ?

Les Mémoires d’une personne correspondent au recueil des souvenirs de celle-ci tout au long de sa vie. Ecrire ses mémoires, c’est effectuer un voyage dans le temps dans le but d’y saisir quelques événements marquants pour les coucher sur le papier. Ecrire ses mémoires, c’est raconter son histoire. Pour soi, d’abord, mais aussi pour les autres.
Les mémoires peuvent prendre la forme de carnets manuscrits, à la manière des journaux intimes, dont les pages vieillies par le temps apportent une touche d’authenticité. Elles peuvent également prendre la forme d’un livre, romancé ou non.
Les mémoires retracent donc la vie d’une personne, d’une famille. Il peut s’agir tout simplement de l’arbre généalogique d’un individu, qui présente chaque membre de sa famille. D’une autre manière, les mémoires peuvent être écrites selon les événements clés d’une vie : l’enfance, l’adolescence, la vie d’adulte (mariage, enfants, divorce…), les voyages, la fin de vie.
En général, les mémoires sont écrites en seconde partie de vie, lorsque la personne en question a le sentiment d’avoir vécu plusieurs moments importants.

Pourquoi écrire ses mémoires en fin de vie ?

Tout d’abord, la force émanant des mémoires est la transmission d’éléments historiques. A l’instar des journaux intimes de nos ancêtres, les mémoires permettent d’avoir une vision plus personnelle d’une époque particulière. C’est grâce aux écrits, entre autres, que nous avons pu retracer l’Histoire du monde, son fonctionnement, les us et coutumes des différentes civilisations.
Ecrire ses mémoires en fin de vie, c’est surtout un travail pour soi. En effet, à l’approche du dernier voyage, que la personne soit malade ou simplement âgée, l’idée de disparaitre fait naître un sentiment d’insécurité : la peur d’être oublié.
Par les écrits, la personne en fin de vie peut transmettre un souvenir indélébile à sa famille, ses amis. C’est une manière d’exister dans l’absence, de transmettre une histoire, SON histoire. De raconter des souvenirs d’enfance, des anecdotes vécues avec certains membres de la famille. C’est un moyen d’écrire ce que l’on n’a jamais osé dire, de mettre en forme ses émotions les plus fortes. Ecrire ses mémoires permet, à chaque mot couché sur le papier, de conserver ce lien avec ses proches.

Pour certains, c’est une façon de faire le point sur sa vie, de se rendre compte de chaque expérience vécue. Mais pour les personnes malades en fin de vie, écrire ses mémoires représente également un échappatoire au quotidien. Un objectif auquel se raccrocher, un moment d’évasion non négligeable lorsque la maladie prend du terrain.

Comment écrire ses mémoires ?

L’écriture de mémoires ne répond pas à des règles strictes si ce n’est : écouter son cœur et laisser libre cours à ses souvenirs.
De nombreux plans d’écriture existent dont ceux proposés par John Truby : par chronologie, par événements marquants, par personnes marquantes etc. Les livres d’aide à l’écriture fleurissent de toutes parts dans les rayons des librairies et invitent même la famille à participer dans un jeu de questions réponses intergénérationnel.
L’écriture de mémoires peut aussi être un processus intéressant à vivre lorsque l’on est hospitalisé, en fin de vie. Par exemple, des associations existent et ont pour vocation de recueillir les souvenirs des patients en fin de vie grâce à des biographes hospitaliers. Ces professionnels de l’écriture écoutent les patients lors d’entretiens assez courts. Ensemble, ils retracent le vécu du malade, comme une thérapie qui permet au souffrant de s’évader de son quotidien et de se reconnecter avec son identité.
Quelques mois après le décès, la famille du défunt reçoit les mémoires, rédigées par le biographe. C’est une transmission de cœur, un cadeau inestimable, un don de soi, pour ne jamais oublier.

(Crédit photo : istock)