Depuis quelques temps, plusieurs alternatives écologiques à l’inhumation ont vu le jour, en particulier à l’étranger. L’humusation en fait partie. De quoi s’agit-il ? Comment se déroule le processus ? Toutes les réponses dans cet article.

L’humusation : qu’est-ce que c’est ?

L’humusation est un mode de sépulture consistant à transformer le corps d’une personne décédée en compost pour qu’il serve à la terre. Le terme provient du mot « humus », une matière présente sur le sol et générée grâce à la décomposition des matières organiques végétales et animales (les feuilles, les cadavres d’animaux, les déjections…). A cet effet, la méthode utilise des produits présents dans la nature et s’inspire de l’écosystème des forêts, où le compost est essentiel.

A travers le monde, plusieurs expérimentations ont déjà été menées en la matière. Les Etats de Washington, du Colorado et de l’Oregon aux Etats-Unis ont même légalisé un procédé du même format, appelé « natural organic reduction » (réduction organique naturelle en français). Celui-ci consiste à placer le corps dans un caisson, où les conditions biochimiques de décomposition sont reproduites avec des matières organiques et sans pression extérieure.

Comment se déroule l’humusation ?

Selon les experts, pour rendre possible l’humusation, le corps du défunt doit être en contact direct avec la terre. Il ne doit donc pas se trouver dans un cercueil, mais simplement être recouvert d’un linceul biodégradable. Ce dernier est par la suite placé sur une vingtaine de centimètres de copeaux de bois humidifiés par de l’eau de pluie et de l’argile. Les mêmes copeaux de bois servent à recouvrir la dépouille afin de concevoir une hutte intégralement recouverte de feuilles mortes, de pailles et de tonte de pelouse.

Dans le cadre d’un processus d’humusation, le corps commence normalement à se décomposer au bout de 3 mois. Le procédé génère une forte chaleur, éloignant ainsi les animaux sauvages et tuant les germes potentiellement pathogènes. Au bout de 9 mois, le corps est entièrement décomposé, laissant place à 1,5 m³ d’humus fertile.

Une pratique non autorisée en France

Si l’humusation est un processus respectueux de l’environnement, la technique est totalement interdite en France. Selon le Ministère de l’intérieur, son introduction en droit interne soulèverait des questions importantes, tenant notamment à l’absence de statut juridique des particules issues de cette technique et de sa compatibilité avec l’article 16-1-1 du code civil, qui stipule : « (…) Les restes des personnes décédées (…) doivent être traités avec respect, dignité et décence ». Pour rappel, à l’heure actuelle, seuls modes types de sépultures sont autorisés en France : l’inhumation et la crémation.

Une association a toutefois été créée dans le but de mener des actions de recherche et de plaidoyer pour réunir les conditions socio-culturelles, techniques et légales nécessaires à la reconnaissance et au développement en France de ce mode de sépulture régénératif. L’humusation sera-t-elle un jour autorisée dans l’Hexagone ? L’avenir nous le dira…

(Crédit photo : iStock)