Les recherches archéologiques modernes ont permis de mettre en évidence les pratiques funéraires de diverses époques, diverses religions et régions du monde. Les plus anciennes sépultures semblent remonter jusqu’à 100 000 ans en arrière, durant le Paléolithique. C’est en Israël et en Egypte que les premières tombes volontaires ont été découvertes. Quelles étaient les pratiques funéraires de la Préhistoire ? Comment sont-elles nées ? Tour d’horizon.

Enterrement et sédentarisation des hommes

L’homme moderne et l’homme de Néandertal enterraient leurs défunts, bien que nomades. En effet, le recours à l’inhumation permettait de préserver le corps des défunts des animaux sauvages de l’époque. Les recherches archéologiques ont démontré que les sépultures étaient volontaires : des fosses étaient creusées puis recouvertes une fois le défunt déposé dedans. La position dans laquelle les corps ont été retrouvés montre qu’ils y ont été placés avec soin. Aussi, quelques objets sont placés autour de la sépulture.

Toutefois, c’est à compter de l’an 9 000 avant notre ère et l’arrivée de la sédentarisation que les hommes modernes ont véritablement commencé à systématiquement enterrer leurs morts. Pour rappel, la sédentarisation s’explique en partie par l’arrêt de la chasse et de la cueillette. Les hommes préhistoriques décident alors d’élever leurs animaux et de se lancer dans l’agriculture, les obligeants alors à rester sur place. A cette époque, les morts étaient inhumés près des maisons. Toutefois, avec le temps, la population des villages décident d’enterrer les morts un peu plus en périphérie et quelques changements ont lieu :

  • Les défunts reposent seuls dans des coffres de pierre ou de bois ;
  • Ils sont tous réunis en un même endroit : c’est la naissance des nécropoles ;
  • Des traces de crémations laissent présager que cette méthode funéraire était employée à l’époque.

Le respect du statut social

A l’instar de nombreuses coutumes à travers le monde, les défunts recevaient des hommages différents selon leur statut social, preuve que le processus de deuil était déjà initié.
Ainsi, à la Préhistoire, voici ce que les objets retrouvés dans les tombes ont pu expliquer aux archéologues :

  • Les personnes très importantes dans la société sont ensevelies sous des tertres (des monticules de terre, comme le faisaient les Vikings), ou sous des dolmens et des menhirs.
  • Les femmes et les jeunes gens décédés sont enterrés avec des objets du quotidien tels que des outils, des colliers de coquillages, des meules à grain.
  • Les hommes d’un certain âge étaient enterrés avec leurs armes de chasse, des dents d’animaux sauvages.

Les tombes préhistoriques connues

Dans le monde, les archéologues ont réussi à identifier les sépultures les plus anciennes datant entre 130 000 et 110 000 ans. Ces sépultures renferment des hommes modernes.

Les premiers rites funéraires attestés semblent toutefois remonter encore plus loin, en 430 000 avant notre ère ! Il s’agit de la sépulture de la Sima de los Huesos, située en Espagne. Les experts y ont trouvé près de 7 000 restes humains, soit environ 28 individus de tout âge. Il en est de même dans la grotte de Rising Star, en Afrique du Sud, où près de 1550 ossements ont été révélés. Une quinzaine de personnes seraient donc décédées et déposées volontairement en ces lieux.

Ailleurs en Europe, bon nombre de sépultures renferment une, voire deux ou trois personnes. Les scientifiques peinent à identifier s’il s’agit de tombes multiples simples ou ce que l’on appelle “les morts d’accompagnement“. Ainsi, les corps sont asymétriques et l’un d’eux semble d’un statut social plus élevé que l’autre.

Les rites funéraires préhistoriques nous font donc faire un bond dans le passé de plusieurs centaines de milliers d’années. Bien qu’il soit difficile d’attester avec certitude que les sépultures étaient la concrétisation d’un rite religieux, il semblerait toutefois que la mort face l’objet d’une humanisation, d’un besoin de recueillement et de respect du défunt depuis des millénaires.

(Crédit photo : iStock)