Notre tour du monde des rites et coutumes funéraires se poursuit cette fois-ci au Népal. Situé entre l’Inde et le Tibet, ce pays asiatique dont la capitale est Katmandou est notamment connu pour ses reliefs comme l’Himalaya. Les temples y sont aussi très populaires, tout comme les rites funéraires lorsqu’une personne perd la vie. Quelles sont les traditions du Népal en matière de cérémonie d’adieux ? Comment considèrent-ils la fin de vie ? Explications.

La crémation publique

Lorsqu’un Népalais perd la vie, les coutumes du pays sont suivies par le plus grand nombre.

La crémation publique consiste en plusieurs étapes importantes, qui démarrent généralement l’après-midi pour se terminer le lendemain matin. Tout d’abord, le défunt est enveloppé d’un linceul de couleur, dépendant de son statut social appelé “caste”.

S’ensuite alors la purification du corps du défunt, par les membres de sa famille et cela, devant toutes les personnes présentes pour la crémation.

Par la suite, le corps du défunt est déposé sur un bûcher, dont la construction est pensée dans les moindres détails. Les études menées par le CNRS démontrent que le bûcher repose sur des briques, aux abords de la rivière Bagmati. Y sont déposées de grosses bûches de 80 centimètres environ de longueur servant à édifier le bûcher en différentes couches. Une fois dans le sens de la longueur, une fois dans le sens de la largeur jusqu’à atteindre la hauteur d’environ 1 mètre.

Le corps doit ensuite faire le tour du bûcher à trois reprises, dans le sens des aiguilles d’une montre avant d’y être déposé.

Pour pouvoir lancer la crémation du corps, les Népalais ont pour coutume de déposer des galettes de bouse de vache séchées sur le corps du défunt (environ 400). De la terre argileuse liquéfiée est ensuite étalée sur le défunt, dont les membres inférieurs et supérieurs ont été attachés. En effet sous l’effet de la chaleur, le corps se rétracte.

Par la suite, “le crémateur“, la personne dite “intouchable“(membre d’une communauté minoritaire) en charge de la crémation, déverse de l’essence sur le corps du défunt à trois endroits précis : aux pieds, à l’épaule droite et enfin à l’épaule gauche, dans cet ordre.

Le brasier est ensuite allumé et la crémation se poursuit dans les flammes sous les yeux de l’assemblée. Lorsque le défunt est à l’état de cendres, ces dernières sont versées dans la rivière, pour que l’âme du défunt puisse continuer son chemin.

L’inhumation céleste

L’inhumation céleste est également une tradition bien ancrée au Népal mais aussi en Inde et au Tibet.

Si cette appellation semble poétique, elle est bien loin d’être douce. En effet, dans cette région d’Asie, le bouddhisme est la doctrine suivie par de nombreux individus. Dès lors, le principe de charité et d’égalité entre les hommes prévaut.

Lorsqu’un Népalais décède, son corps est déposé dans l’herbe. Un moine vient alors pour y brûler de l’encens en tournant autour du corps et en chantant.

Vient ensuite la phase la plus violente de l’inhumation céleste. Dans ces régions lointaines, une fois mort, seule l’âme subsiste dans le corps du défunt, qui ne consiste plus qu’en une enveloppe charnelle, impure.

Alors, une personne se charge de dépecer le corps, d’en couper les membres, et de les mélanger avec de la farine d’orge, du thé et du lait de yak, principalement.

Si l’on peut penser que l’inhumation céleste est un enterrement classique, il n’en est rien puisque ce processus vise à permettre aux vautours de se nourrir du défunt. De cette manière, les Népalais voient leur être cher rejoindre les cieux grâce aux rapaces. En Inde, ce processus existe toujours, mais les corps des défunts sont placés en haut de tours dédiées nommées les tours du silence. Les restes osseux du corps du défunt sont réunis et déposés dans un ossuaire.

Le zoroastrisme à l’origine de l’inhumation céleste

Le zoroastrisme est la religion monothéiste la plus ancienne, encore pratiquée de nos jours. Celle-ci est née près de 2000 ans avant Jésus Christ, en Inde.

Le zoroastrisme repose sur l’idée que chaque être humain dispose d’une âme immortelle et du libre arbitre.

Le dieu vénéré du zoroastrisme est Ahura Mazda. Ce dernier aurait deux fils totalement opposés. Ormuzd est la représentation du Bien, de la Lumière et de la Vie. Son frère, Angra Mainyu, est quant à lui un esprit démoniaque. Selon cette religion, les deux frères seraient présents en chaque individu sur Terre (le bien et le mal en chaque personne, ses qualités, ses défauts, ses forces, ses faiblesses).

Cette religion indique que l’âme du défunt redevient immortelle en quittant son corps. Elle effectue alors un voyage de trois jours, pour assister à son jugement dernier. Si cette âme est remplie de bonnes actions, alors elle se dirigera vers le Bonheur et la Lumière. Si au contraire, l’âme semble impure, elle devra vivre de douleurs dans les Ténèbres. Si l’âme est un parfait équilibre des deux notions, alors elle pourra vivre en harmonie dans ces deux lieux.

Il est toujours intéressant de découvrir les pratiques funéraires des pays du monde entier. Connaître les rites et coutumes funéraires d’ailleurs, permet de comprendre les civilisations du monde entier, la place de la religion dans leur société, leurs croyances, ce à quoi elle s’attachent pour continuer à vivre malgré l’absence de leurs proches.

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