Disperser ses cendres dans l’espace est désormais possible. Ce service est proposé par plusieurs entreprises, sous diverses formes. On fait le point.

Partir dans l’espace après son décès… c’est possible !

Le nombre de crémations est chaque année plus important dans l’Hexagone. Se pose toutefois la question du lieu de la dispersion des cendres. Diverses options sont envisageables : dans un jardin du souvenir, en pleine nature ou… dans l’espace. Le principe est d’envoyer des cendres dans la stratosphère à une trentaine de kilomètres de distance de la Terre. Vous ne rêvez pas, c’est bien possible !

Poussière d’Etoile, une société française, en a même fait son cœur de métier et les agences funéraires lui emboîtent le pas. Concrètement, les cendres de la personne décédée sont recueillies dans un ballon météorologique gonflé à l’hélium, qui va s’élever jusqu’à une hauteur de 30 à 40 kilomètres. Avec la pression, ce dernier va exploser, entraînant alors la dispersion des cendres dans le ciel. Les proches du défunt peuvent suivre la cérémonie grâce à une caméra embarquée. Il faut compter entre 900€ et 1 000€ selon la prestation.

Bien que méconnu, ce procédé a été validé techniquement et administrativement par la législation funéraire et les autorités aériennes. Il faut simplement demander une autorisation auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), le but étant de s’assurer de respecter les couloirs aériens. Pour autant, les vols ont normalement toujours lieu dans des zones éloignées de tout trafic.

Disperser ses cendres dans l’espace, une pratique démocratisée aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les funérailles spatiales sont plus courantes qu’en France, mais la technique diffère. Les entreprises œuvrant dans ce secteur organisent des convois, en collaboration avec la NASA et avec SpaceX. C’est notamment le cas de Celestis, basée à Houston (Texas) et pionnière sur le marché, et d’Elysium Space, créée par un ancien ingénieur de la NASA. Leurs missions consistent à disperser les cendres de défunts en expédiant une capsule à 100 km d’altitude, à les envoyer en orbite autour de la Terre, de la Lune, ou encore à les projeter vers l’espace lointain. Comme vous vous en doutez, les tarifs varient en fonction du lieu de la dispersion, dépassant parfois les 10 000 dollars.

Les lancements tiennent compte des décollages des navettes spatiales et sont soumis à un calendrier. Ils font l’objet d’autorisations délivrées par l’autorité américaine compétente. Les familles peuvent demander un certificat prouvant que la mission a bien été accomplie, la gravure des initiales du défunt sur la capsule et y ajouter un message. Ils peuvent également recevoir une vidéo de l’inhumation spatiale s’ils le souhaitent.

Funérailles spatiales : et la question environnementale dans tout cela ?

Dans le cadre de funérailles spatiales se pose bien évidemment la question de l’impact sur l’environnement. S’il est compliqué de parler d’obsèques écologiques dans le cas des entreprises américaines, pour Poussière d’Etoile, le ballon est constitué de résine d’arbres et est donc 100% biodégradable. De ce fait, il ne laisse théoriquement aucune trace dans la stratosphère. De plus, il est équipé d’un traceur, ce qui permet de le récupérer lors de son retour sur Terre et d’éviter toute pollution. Grâce à cela, les défunts sont assurés d’atteindre les cieux de manière éco-responsable : une belle alternative face à la saturation des cimetières.

(Crédit photo : iStock)