
Les rites funéraires n’échappent pas à la transition écologique. En effet, de plus en plus d’individus désirent organiser des funérailles plus respectueuses de l’environnement pour eux comme pour leurs proches. Si l’enterrement en pleine nature apparaît pour certains comme une évidence, il reste dans son application exacte difficilement réalisable en France, l’inhumation sans cercueil étant interdite par la loi, mais certaines alternatives sont possibles. On fait le point sur le sujet.
Enterrement en pleine nature : de quoi parle-t-on ?
Qu’est-ce qu’un enterrement en pleine nature ?
En France, le terme « enterrement en pleine nature » peut englober l’ensemble des pratiques funéraires consistant à réduire l’impact environnemental des funérailles. Dans ce cadre, les familles privilégient les méthodes respectueuses de la nature, s’inscrivant dans une démarche de simplicité, de retour à la terre et de soutien à la biodiversité (utilisation de cercueils écologiques en bois, en osier, d’urnes conçues pour un retour à la terre plus naturel…).
Comment se déroule un enterrement en pleine nature ?
L’idée d’un enterrement en pleine nature est déjà de n’imposer aucun traitement chimique au corps, de façon à favoriser la décomposition naturelle. Ce dernier est en général disposé dans un cercueil biodégradable. La cérémonie est souvent simple et ponctuée de lectures, de musiques et/ou de gestes symboliques (planter un arbre, déposer des fleurs sauvages…). L’accent est mis sur la nature. Le site est par la suite entretenu de manière écologique, sans pesticides ni aménagements artificiels, le but étant que la nature reprenne ses droits.
Différentes possibilités d’enterrements en pleine nature en France
Dans sa définition théorique, l’enterrement en pleine nature (enterrement d’un corps directement dans la terre) n’est pas autorisé en France. Il est en effet obligatoire d’utiliser un cercueil, que l’on opte pour une inhumation ou pour une crémation.
L’inhumation dans un espace naturel spécialement aménagé
Toutefois, l’inhumation peut avoir lieu dans un espace naturel spécialement aménagé, à la place d’un cimetière traditionnel, auquel cas on peut également parler d’enterrement en pleine nature. Il peut par exemple s’agir d’un cimetière dit « vert » ou d’une forêt cinéraire. Dans ce contexte, l’inhumation doit avoir lieu dans un endroit habilité et dans le respect des règles sanitaires. Quoi qu’il en soit, il est illégal de procéder à l’inhumation d’un défunt dans un espace naturel non aménagé, comme une forêt ou un champ.
L’inhumation sur un terrain privé (sous conditions)
Il est également possible d’envisager l’inhumation d’un défunt sur un terrain privé, mais cette pratique est elle aussi très encadrée par la loi. La famille doit obtenir une autorisation administrative de la part du Préfet et l’inhumation doit respecter des conditions de distance par rapport aux habitations, aux sources d’eau et pour l’usage du terrain.
La dispersion des cendres en pleine nature
Une autre alternative consiste à opter pour la crémation puis pour la dispersion des cendres « en pleine nature », à condition que le lieu de dispersion n’appartienne à personne et ne soit pas clos. A noter que la dispersion est interdite sur la voie publique, dans un lieu public, dans un jardin privé, qu’elle est autorisée en pleine mer mais qu’elle peut être interdite sur les cours d’eau. La dispersion dans une grande étendue (champ, prairie, forêt…) accessible au public mais appartenant à une personne privée reste quant à elle réalisable avec l’accord préalable du propriétaire du terrain.
L’inhumation ou la dispersion des cendres hors des sites prévus par la loi ou dans des lieux naturels non autorisés peut entraîner des sanctions. Il est donc essentiel de se renseigner auprès des autorités locales avant de prendre toute décision.
Qu’en est-il de l’aquamation et de l’humusation ?
Pour aller encore plus loin, certaines personnes se tournent vers l’aquamation, qui consiste à plonger le corps du défunt dans une eau bouillante avec une solution alcaline. Bien que reconnue comme très peu polluante, l’aquamation n’est pas encore autorisée en France, tout comme l’humusation, un processus de transformation du corps en compost naturel grâce à des micro-organismes. Ces procédés seront-ils autorisés à l’avenir à l’heure où les préoccupations écologiques prennent une place croissante ? Le temps nous le dira.
(Crédit photo : iStock / paul mansfield photography)