Initialement développée pour disposer des corps des animaux, l’aquamation consiste à accélérer la décomposition des dépouilles en milieu aqueux. Les défunts sont placés dans une chambre hermétique, où ils sont immergés dans une solution composée d’eau et d’éléments alcalins. À la fin de ce procédé, le liquide obtenu peut être rejeté avec les eaux usées ou servir de fertilisant. Plus économique qu’une crémation ou un enterrement, l’aquamation apparaît comme une méthode écologique, autorisée dans quelques pays du monde. 

Qu’est-ce que l’aquamation ? 

Par opposition à la crémation, l’aquamation représente une méthode de disposition des corps par l’eau, et non par le feu. Inventée à la fin des années 1880, elle ne s’appliquait jadis qu’aux animaux. Mais, depuis quelques années, certains pays autorisent les humains à y recourir. Elle fait partie des nouvelles pratiques de disposition des défunts, avec l’humusation, par exemple. La dépouille est placée dans une chambre cylindrique, où elle est immergée dans un liquide composé d’eau et d’alcalis. On parle d’ailleurs d’hydrolyse alcaline. La solution est ensuite chauffée et le corps se décompose de manière naturelle et accélérée 

À la fin de ce processus, il ne reste du défunt que les os, les éventuelles prothèses et implants dentaires, ainsi qu’un liquide biologique rejeté avec les eaux usées et pouvant servir d’engrais fertilisant. Cette technique de disposition des défunts représente sans doute l’une des moins polluantes, comparativement à la crémation ou à l’enterrement, et coûte également moins cher que ces deux autres méthodes plus traditionnelles. Si l’aquamation n’est pas encore autorisée en France, le Québec, l’Australie et 15 États américains l’ont déjà légalisée. 

Procédé d’aquamation 

La première étape du processus d’aquamation consiste, comme dans toute démarche d’inhumation, à préparer le corps. Celui-ci est installé dans un contenant biodégradable, le plus souvent un cercueil en carton, lui-même placé dans une chambre spéciale. Cette dernière est ensuite remplie avec environ 300 litres d’une solution composée à 95 % d’eau et à 5 % d’un liquide chargé en éléments alcalins, facilitant la décomposition du corps. Le plus souvent, il s’agit d’un mélange de potassium hydroxyde ou de sodium hydroxyde présentant un pH élevé.  

Lorsque la dépouille est immergée, la chambre est chauffée à une température comprise entre 93 et 98 degrés Celsius, afin d’accélérer le processus de décomposition. Certains professionnels ajoutent une agitation mécanique ou hydraulique pour une dissolution plus homogène. L’opération dure quelques heures et sa durée dépend, entre autres, de la taille du corps et des capacités de la machine. 

Une fois la décomposition du corps terminée, il ne reste plus qu’un liquide riche en minéraux, en alcalins et en eau, appelé effluent. Cette solution requiert un traitement spécifique avant d’être rejetée dans les égouts ou utilisée comme engrais. Les ossements résiduels sont ensuite réduits en cendres et placés dans une urne funéraire, avant d’être remis aux proches du défunt.  

L’aquamation comme alternative écologique à la crémation 

L’aquamation présente plusieurs avantages écologiques et économiques par rapport aux méthodes traditionnelles. Lors d’une crémation, par exemple, le corps est brûlé à plus de 1200 degrés. L’opération rejette, en moyenne, 160 kilos de CO2, sans compter que les fours crématoires sont alimentés par des énergies fossiles. Ce processus se révèle donc très énergivore. L’aquamation, quant à elle, ne produit qu’un seul kilo de CO2 et ne nécessite pas des températures de chauffe aussi élevées. Elle consomme, de ce fait, beaucoup moins que la crémation. 

Cette méthode semble aussi plus écologique que l’inhumation traditionnelle. Dans le cadre d’un enterrement, les thanatologues ajoutent des formaldéhydes dans le corps, pour remplacer les fluides liquides. Lors de la décomposition, ceux-ci rejettent des déchets et notamment des métaux susceptibles de contaminer les nappes phréatiques. L’effluent produit par l’aquamation demeure, à l’inverse, totalement biodégradable, voire fertilisant pour les sols. 

Enfin, cette technique paraît également plus économique que les autres. En effet, dans les pays où elle est pratiquée, l’aquamation coûte environ 350 euros. Le prix d’un passage au crématorium se situe entre 480 et 980 euros, et l’enterrement au cimetière se révèle encore plus onéreux. 

Sources : 

https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/les-eclaireurs/segments/chronique/64448/aquamation-cremation-eau-corps-mort-ecologique 

https://www.happyend.life/aquamation/ 

https://www.santiane.fr/assurance-obseques/guides/aquamation  

Crédit photo : iStock / urbazon