Pompes funèbres à Paris

« Le général de Gaulle est mort, la France est veuve… » annonçait Georges Pompidou, alors Président de la République, le 10 novembre 1970. La veille, seulement un an et demi après sa démission de son rôle de chef d’Etat et à l’approche de ses 80 ans, Charles de Gaulle s’éteignait chez lui à Colombey-les-Deux-Eglises.

L’année 2020 marque non seulement le 50ème anniversaire de la mort de l’homme politique, figure militaire et écrivain, mais également le 80ème anniversaire de son Appel du 18 juin. L’occasion de revenir sur ces faits marquants.

Le mythe de Gaulle : des moments historiques

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle, nommé quelques jours plus tôt secrétaire d’Etat à la guerre et à la défense nationale, prenait la parole sur les ondes de la radio britannique BBC. En pleine Seconde Guerre mondiale, s’adressant aux Français, il appelait alors à poursuivre le combat pour lutter contre les nazis. Ce discours, repris par écrit, deviendra le symbole de la Résistance française. Quatre ans plus tard, Charles de Gaulle sera de retour à la capitale, qu’il avait quitté pour Bordeaux, et où il proclamera la Libération de la France, la défaite des Allemands. Au sortir de la guerre, ce leader de l’armée mènera ensuite un gouvernement provisoire durant un an et demi.

Autre élément marquant, le général de Gaulle devient le premier Président de la Vème République. En 1958, alors qu’il présidait le conseil de la IVème République, il a fait élaborer une nouvelle Constitution française avec pour objectif de « moderniser » le pays. Celle-ci a été adoptée par référendum avec près de 80 % de « oui ».

Pourtant désavoué par les Français aux derniers moments de sa présidence, sa mort est un coup dur et endeuille la France et le monde. Les mots de Pompidou au lendemain de son décès résonnent à travers les écrans et l’information fait la Une des médias. L’illustration de Jacques Faizant, « Les chênes qu’on abat » marquera par ailleurs les esprits, mettant en scène Marianne, personnifiant la France qui pleure sur le chêne tombé à terre, le général de Gaulle.

Ses dernières volontés

Dans son testament olographe daté du 16 janvier 1952, Charles de Gaulle avait fait part de ses dernières volontés concernant ses obsèques. Ses vœux ont formalisé le souhait d’être inhumé à Colombey-les-Deux-Eglises, près de sa fille et de sa femme, ce qui fût effectivement le cas.

Il avait par ailleurs précisément indiqué ne pas vouloir d’obsèques nationales, « sans président, ni ministres ». La seule présence des Armées françaises y était autorisée, toutefois leur participation devait être « de dimension très modeste, sans musiques, ni fanfares, ni sonneries ».

Si ces indications illustraient une cérémonie discrète et familiale, refusant d’avance « toute distinction, promotion, dignité… », la mort de l’ancien Président n’a pour autant pas été privée. Les mots du général de Gaulle autorisaient la présence des « hommes et femmes de France et d’autres pays du monde » pour l’accompagner dans sa dernière demeure. « Mais c’est dans le silence que je souhaite qu’il y soit conduit » précisait le testament de l’homme politique.

Ce jour-là, le 12 novembre 1970, pas moins de 40 000 personnes se sont rendues dans la commune de Colombey-les-Deux-Eglises et une cérémonie s’est également tenue à l’église Notre-Dame de Paris en présence de nombreuses personnalités d’Etats. La place de l’Etoile doit aussi son nom actuel au Général, place rebaptisée après l’hommage parisien qui lui fût dédié à ce même moment.

(Crédit photo : istock)